« À bas l'occupation » ou « Dieu protège la Syrie », ce sont quelques-uns des slogans qu'on a pu entendre lundi 17 avril sur le plateau du Golan lors des commémorations du 71e anniversaire de l'indépendance de la Syrie vis-à-vis de la France en 1946, que le pays a obtenu après 26 ans de protectorat français, approuvé à l'époque par la Société des Nations.
Plusieurs centaines de Syriens se sont en effet rassemblés dans ce lieu hautement symbolique, puisqu'une partie du plateau du Golan est sous contrôle israélien depuis la guerre des Six Jours de 1967. Malgré des divergences évidentes, pro et anti-Bachar el-Assad sont d'accord pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'occupation.
D'après Ayssar Midani, présidente de la fondation Descendants d'Ashtar, aujourd'hui « la politique française est totalement hostile à la Syrie et vise plutôt à établir des rapports de soumission ». Et de poursuivre que la communauté francophone syrienne était aujourd'hui assez restreinte. En guise d'exemple, elle explique que la France a complètement abandonné l'enseignement du français en Syrie. Pour cette raison, il n'y a plus qu'une seule école, le Lycée Charles de Gaulle de Damas, qui subsiste, mais la France ne le subventionne plus depuis 2011, explique l'expert.
Mme Midani estime que bien que le peuple syrien soit conscient de l'amitié qui le lie au peuple français, les Syriens sont en colère contre l'État français. Beaucoup d'intellectuels ont fait leurs études en France, et apprécient réellement la production culturelle française, poursuit la présidente de la fondation Descendants d'Ashtar. Cependant, ce fonds culturel riche ne change rien à la position des Syriens qui restent très critiques à l'égard de la politique française dans la région :
« En Syrie, on parle toujours de Victor Hugo, de Diderot, des grands écrivains de la Révolution française. Mais il y a un éloignement réel du peuple syrien de la France et de la culture française à cause de la position française dans la région. »
D'après Mme Midani, les positions adoptées par la France sur la Syrie ne sont même pas des restes de colonialisme, mais « un renouveau de l'esprit colonialiste », renforcé suite à la découverte récente de grands gisements pétroliers et gaziers en Syrie et tout le long du littoral méditerranéen.
« La soi-disant révolution démocratique syrienne n'est rien d'autre qu'une chimère à laquelle la France a participé activement, » estime l'expert.
Et de conclure :
« Cette politique colonialiste a recommencé à oser s'exprimer sous le règne de Mitterrand et elle continue encore. Les pays occidentaux sont en crise, ils sont dans une débâcle économique, et ils cherchent à dominer d'autres pays. »
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