Tous les deux ou trois ans, généralement au printemps, les médias du monde entier se mettent à écrire que la péninsule de Corée se trouve "au seuil de la guerre". Cette année ne fait pas exception. Les publications sur ce thème font suite aux déclarations menaçantes de l'administration de Donald Trump.
En réalité, de brèves consultations avec des spécialistes auraient suffi à la Maison blanche pour comprendre l'ampleur des problèmes qui seraient engendrés par une telle frappe.
Imaginons un instant qu'en apprenant que Pyongyang prépare les essais d'un missile intercontinental, Donald Trump décide d'utiliser la force contre la Corée du Nord. Dans la vie réelle cette probabilité est proche de zéro. Mais hypothétiquement, dans ce cas les USA pourraient se limiter à une attaque contre le missile prêt pour les essais, voire tenter de l'intercepter après son décollage. Cela ne provoquerait pas de scandale mais ne ferait pas non plus beaucoup d'effet: le travail sur les missiles continuerait, même si l'échec des essais le ralentirait.
Contrairement au premier scénario, dans ce cas le gouvernement nord-coréen ne pourrait pas cacher à la population l'attaque contre le pays. Dans ces conditions, le risque de perdre la face pousserait Pyongyang à riposter. Il est même dangereux de laisser douter de sa détermination sur la péninsule de Corée, où les concessions sont perçues comme un signe de faiblesse.
Une grande guerre en Corée entraînerait une complication de la situation économique aux États-Unis et surtout des pertes humaines que les électeurs ne pardonnent généralement pas dans les sociétés contemporaines. Une guerre ferait des milliers de victimes, ce qui pourrait coûter très cher à Trump et à son entourage.
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