M. Lavrov a rappelé que la Russie avait temporairement arrêté de suivre le mémorandum sur la prévention des incidents et la sécurité des vols en Syrie après la frappe de missiles US contre la base aérienne en Syrie.
« Aujourd'hui, le Président russe a confirmé notre volonté de revenir à son application, à une condition, que l'objectif initial prévoyant la lutte conjointe de l’armée de l’air américaine et des troupes aérospatiales russes contre l'EI et le Front Fatah al-Cham [ex-Front al-Nosra, ndlr], soit clairement confirmé », a annoncé le chef de la diplomatie russe.
M. Lavrov a souligné qu'à l'heure actuelle les positions de Moscou et de Washington sur la question de la culpabilité de Damas concernant l'utilisation d'agents chimiques à Idlib « divergeaient ».
Sa déclaration a été tout de suite confirmée par son homologue américain, Rex Tillerson, qui a affirmé que le bombardement US contre la base aérienne de Shayrat était justifié, notant que Washington était au courant de faits concrets.
« Les frappes effectuées contre la Syrie étaient justifiées, et elles visaient les forces syriennes. Nous sommes sûrs et convaincus de ces faits », a déclaré M. Tillerson lors d'une conférence de presse après des pourparlers, évoquant des preuves présumées concernant l'implication de Bachar el-Assad dans l'attaque chimique à Idlib.
En particulier, le ministre a proposé « d'envoyer un groupe international d'experts compétents et impartiaux sur les lieux où les agents chimiques ont été diffusés, et à l'aérodrome, qui, selon les Américains, a été utilisé pour y envoyer des obus bourrés de produits chimiques à bord d'avions ».
Le diplomate russe a également fait savoir que la Russie appelait l'Onu et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à ne pas « escamoter » l'enquête.
« Je tiens à souligner que nous sommes convaincus à 100 % que si nos homologues des Nations unies et de La Haye escamotent cette enquête, cela signifiera, en effet, qu'ils ne veulent pas établir la vérité », a déclaré M. Lavrov.
Suite à l'attaque chimique de mardi à Khan Cheikhoun, attribuée par les pays occidentaux aux forces armées syriennes, le Président américain Donald Trump a ordonné une frappe ciblée contre la base aérienne syrienne de Shayrat. Vendredi matin, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui croisent en Méditerranée, faisant selon la partie syrienne dix victimes parmi les militaires et neuf morts parmi les civils, dont quatre enfants, et causant d'importantes destructions.
Le mémorandum est entré en vigueur en octobre 2015. Il contient un ensemble de règles et de restrictions qui visent à prévenir des incidents entre les aviations russe et américaine. Dans le cadre du document, les deux pays ont établi une ligne de communication d’urgence 24 heures sur 24 et sept jours sur sept et ont défini un mécanisme d'interaction, avec une assistance mutuelle dans des situations de crise.
Le Président Vladimir Poutine a qualifié l'attaque américaine d'agression contre un État souverain en violation du droit international et menée sous un faux prétexte.
Les autorités syriennes ont rejeté les allégations d'utilisation d'armes chimiques, rappelant qu'elles avaient été complètement détruites sous la supervision d'experts internationaux de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Les autorités russes demandent une enquête impartiale sur l'incident avant de condamner Damas.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join ».