L'IPPNW, organisation internationale pacifiste de médecins qui s'engagent pour le désarmement nucléaire, met en garde contre les conséquences de la frappe contre la base de Shayrat, en Syrie, ordonnée par le Président américain Donald Trump, et critique les allégations sur l'arme chimique que rien n'atteste, a indiqué à Sputnik le membre de la filiale allemande de l'IPPNW, Jens-Peter Steffen.
« Tout d'abord, on ne sait pas au juste s'il s'agissait d'une attaque ou du bombardement d'un entrepôt avec une substance toxique. Et ensuite, nous évaluons cette frappe engageant 59 missiles de croisière Tomahawk comme une violation du droit international », a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que l'état des patients témoignait effectivement d'une fuite de substances toxiques, mais rien n'indiquait qu'il s'agissait d'un usage volontaire d'une arme chimique.
« Et tant qu'une enquête appropriée ne sera pas effectuée […], toute réaction préventive et d'autant plus une réaction aussi létale qu'une frappe balistique, sera erronée », a souligné le militant.
Selon ce dernier, suite à cette frappe américaine, les négociations de Genève et autres sont menacées.
« Force est de constater que cette escalade [suite à la frappe américaine contre la Syrie, ndlr] risque de tout détruire », a constaté M. Steffen.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré soutenir la frappe effectuée par les États-Unis contre la base syrienne de Shayrat, en reconnaissant qu'elle en avait été prévenue, réaction critiquée par l'IPPNW.
« Il est nécessaire de contribuer à l'établissement d'un cessez-le-feu et à des négociations internationales au lieu de les torpiller par des opérations militaires. […] Il importe aussi de cesser les exportations d'armements dans toute la région du Proche-Orient, le conflit syrien n'étant que le sommet de l'iceberg », a souligné l'interlocuteur de Sputnik.
Par ailleurs, il a critiqué les diagnostics faits à distance qu'il attribuait entre autres au manque de conscience professionnelle.
« Il est évident que ces personnes ont atrocement souffert, mais un diagnostic fait à distance [sans une enquête menée par des organisations compétentes sous l'égide des Nations unies, ndlr] ne permet de conclure ni sur les causes de cet incident ni sur la manière dont il s'est déroulé », a résumé l'expert.
Suite à l'attaque chimique à Khan Cheikhoun, attribuée par les pays occidentaux aux forces armées syriennes, le Président américain Donald Trump a ordonné une frappe contre la base de Shayrat. Le 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui croisaient en Méditerranée, faisant selon diverses sources entre quatre et dix morts parmi les militaires syriens, et causant d'importantes destructions.
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