La Turquie a privé les exportateurs russes de leurs privilèges sur la fourniture de produits agricoles, ce à quoi le vice-premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch a réagi en évoquant des restrictions sur les importations de produits turcs. Ce litige économique a mis en évidence les profonds différends politiques qui persistent entre les deux pays.
Les médias turcs, qui s'abstenaient encore récemment d'attaquer la Russie, se sont insurgés contre Moscou immédiatement après l'entretien entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine le 10 mars.
Malgré les affirmations réciproques d'amitié, les résultats du sommet furent très modestes. Vladimir Poutine a seulement promis de lever les visas pour les détenteurs de passeport de service et l'interdiction d'embaucher des travailleurs turcs en Russie. De plus, Moscou a rayé de sa liste noire les clous de girofle, les oignons, les choux-fleurs et les brocolis turcs, alors que les tomates, les concombres et les pommes — produits cruciaux pour les exportateurs turcs — sont restés interdits.
Sans oublier le "scandale des céréales" qui a éclaté entre les deux pays. Après le refus des autorités russes de lever les sanctions contre l'importation de fruits et légumes turcs mi-mars, Ankara a privé les producteurs russes de leurs privilèges sur les fournitures de céréales: les taxes pour la vente de blé et de maïs russes ont atteint 130%, et 45% pour le riz. Le vice-premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch a évoqué l'adoption de nouvelles restrictions sur la livraison de produits turcs.
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