En revanche, on ignore quelle sera la politique des USA après la libération de cette ville syrienne devenue la "capitale" du "califat" autoproclamé par les islamistes, ou même quelle est la position générale de Washington vis-à-vis de la Syrie, écrit Daniel DePetris dans un article pour le National Interest.
Néanmoins, on ignore toujours quelle sera la politique de la Maison blanche après la prise de la ville et s'il existe un plan d'action pour cette période.
Il est donc temps pour les représentants américains, aussi bien diplomatiques que militaires, de se réunir et de créer un groupe interdépartemental de travail qui déterminera si la victoire contre Daech sera définitive ou si elle découlera sur un vide du pouvoir dont pourra profiter un autre groupuscule.
Ni l'administration américaine ni les partenaires de la coalition menée par les USA n'ont répondu à la question de savoir qui contrôlerait Raqqa après la défaire de Daech. Washington semble s'être fait à l'idée que le contrôle, le rétablissement de l'ordre et la reconstruction post-conflit seraient pris en charge par un certain conseil composé d'autochtones de la région. On prend à titre d'exemple la ville de Manbij où Daech a été défait et où la force qui a libéré la ville a rapidement créé un organisme ayant immédiatement commencé à faire revenir les habitants dans leur maison, à apporter une aide humanitaire et à assurer un minimum d'ordre public.
Washington continue d'estimer que le plan défini par la résolution 2254 de l'Onu est la seule solution possible, pendant que l'envoyé spécial des USA pour la Syrie Michael Ratney, resté en poste après le départ de l'administration d'Obama, continue d'entretenir un contact avec son collègue de l'Onu Staffan de Mistura afin d'aboutir à un progrès dans le cadre du processus de Genève.
Ainsi, après l'opération de libération de Raqqa l'administration Trump devra choisir entre devenir un garant plus ferme des négociations de Genève dans le cadre de la ligne de l'ancienne administration — ce qui impliquerait d'exiger le départ d'Assad à l'issue du processus de transition — ou adopter une ligne plus réaliste et renoncer à cette exigence. Il est également possible que la Maison blanche laisse l'Onu, la Russie et la Turquie régler la question syrienne, s'en lavant les mains après un an de négociations sans résultat. La principale question est de savoir dans quelle mesure l'avenir politique de la Syrie est important pour les USA.
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