« À mon avis, ce genre de déclarations est à prendre avec des pincettes. Le scénario le plus probable est que Washington se contentera d'un soutien au niveau du renseignement et de l'équipement matériel et technique. Il est très peu probable que Washington accepte d'octroyer un appui aérien ou dépêche des troupes terrestres au Yémen. Je pense qu'il faut examiner la situation dans le contexte suivant : à la Maison-Blanche, on veut que l'Arabie saoudite continue à investir au maximum dans l'économie américaine, mais aussi Washington met tout en œuvre pour que le royaume continue à acheter son matériel de guerre », estime-t-il, ajoutant que le meilleur moyen pour obtenir le résultat souhaité est de faire en sorte que Riyad s'enlise dans une guerre perpétuelle au Yémen.
« Déjà sous Barack Obama, l'Arabie saoudite a commencé à craindre que Washington s'éloigne de son ancien allié », a-t-il rappelé.
À la question de savoir si l'éventuelle aide de Washington était capable de changer le cours du conflit au Yémen, Christopher Davidson a répondu que, selon lui, les capacités et, aussi, la volonté étaient limitées.
« Même si les États-Unis octroient un soutien matériel et technique léger — car il peu probable qu'ils se décident à fournir une aide importante — ceci ne permettra pas d'approcher de la fin de la guerre au Yémen. Si on examine la situation du point de vue de Washington, on verra que plus l'Arabie saoudite participera à cette guerre, plus elle achètera des armes américaines. Pendant ce temps, la Maison-Blanche pourra tranquillement commercer avec le principal adversaire de Riyad qu'est l'Iran », a-t-il résumé.
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