"Il faisait très froid dans la cellule, les toilettes ne fonctionnaient pas […]. Je voulais mettre fin à mes jours, je pleurais tout le temps en les suppliant de me laisser sortir", décrit Nadia, 22 ans, détenue dans une prison d'Erbil. Les 17 premiers jours de sa détention, elle a été placé à l'isolement pour lui faire avouer ses liens avec le groupe terroriste État islamique (Daech, interdit en Russie). La détenue n'a pas eu droit à un avocat et on l'empêchait de contacter la famille.
Nadia, qui a fui les terroristes de Daech, a été incarcérée à cause de deux photos retrouvées dans son téléphone par les combattants Peshmergas. Sur l'une d'elles son mari a une longue barbe et une arme à la main, sur l'autre elle a les cheveux détachés, est très maquillée et porte une casquette noire avec le drapeau de Daech. "C'était une plaisanterie, une stupide plaisanterie. La photo a été prise pour se moquer de Daech car ses membres estiment que les femmes ne doivent pas se maquiller mais avoir la tête couverte et cacher leur visage. Si les extrémistes avaient vu cette photo, ils m'auraient tuée immédiatement", explique la femme. Mais on ne l'a pas crue.
Nadia a déjà passé un an derrière les barreaux, accusée d'avoir participé à l'activité du groupe terroriste. La jeune femme risque jusqu'à 15 ans de prison.
Plusieurs autres femmes sont en détention avec Nadia avec des chefs d'inculpation similaires. Selon les détenues, leur seul crime est d'avoir été prises en otages par Daech: les extrémistes les torturaient, les violaient et tuaient leurs proches et amis. L'une d'entre elles affirme qu'elle a été jetée en prison pour avoir vu une seule fois, pendant une fête familiale en 2002, un parent éloigné qui a ensuite adhéré à Daech.
Celles qui ont réussi à prouver leur innocence se retrouvent dans des centres spéciaux pour bénéficier d'une assistance psychologique.
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