« En Belgique, on a un genre de proverbe qui dit "si on veut faire oublier quelque chose, on fait une commission parlementaire" », ironise Peter Mertens, Président du Parti du travail de Belgique, même si sa colère est palpable.
Sans attendre les prochaines conclusions des parlementaires, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Jan Jambon, avançait ses propres réponses: « La question est de savoir si le gouvernement, la police, la justice, les services de renseignement ont commis des gaffes. Je ne le pense pas ». Une réponse qui a le don d'agacer l'opposition, qui critique une enquête opaque et orientée:
« Cette commission est à huit clos, les partis d'opposition ne sont pas autorisés. Dès le début, on a posé des questions assez critiques sur le rôle des services de renseignement, qui étaient au courant de beaucoup de choses… et ces questions ne sont visiblement pas posées ».
Renfort policier d'un côté, mais coupe budgétaire de l'autre. Ce mois-ci les responsables syndicaux ont exigé « sans délai » une négociation avec le gouvernement pour protester contre cette politique paradoxale, qui exacerbe les tensions et la surcharge dans ce secteur.
« On voit que cette mesure n'est pas suffisante. Il y a des mouvements de protestations parmi les policiers depuis ce fameux Bruxelles Lockdown. Depuis novembre 2015 et mars 2016, ils sont surchargés de travail. Un préavis de grève a été déposé, on va avoir un mouvement de protestation dans les mois à venir ».
« Les familles se battent contre la bureaucratie et la cupidité de certaines compagnies d'assurance. Avoir un soutien psychologique et financier nécessaire, ce n'est pas encore en ordre. Ce n'est pas normal que le gouvernement reste sourd au cri de détresse de ces familles ».
Sécuriser totalement des gares et des aéroports est une mission quasi-impossible dans n'importe quel pays, la spécificité institutionnelle belge rend la tâche encore plus compliquée. Composé de six parlements, près de 200 forces locales de polices, de trois communautés linguistiques, le manque de coordination patent a pu profiter aux terroristes.