À l'heure actuelle, il est impossible de dessiner l'avenir de la Syrie, pays déchiré par la guerre depuis plus de six ans, sans que le président Assad prenne part au processus de règlement, tel a été le point de vue exprimé mardi par le député de l'Assemblée nationale française et secrétaire du groupe parlementaire d'amitié France-Russie, Nicolas Dhuicq.
« Le président Assad tient depuis six ans et je pense que si le président Assad était le dictateur sanguinaire que l'on décrit, il serait déjà mort ou oublié. Or, notre position doit être : pas de solution en Syrie sans le président Assad, après c'est aux Syriens de décider librement par eux-mêmes de l'avenir de leur pays », a déclaré l'homme politique français intervenant mardi lors d'un duplexe Moscou-Paris organisé au siège de Rossiya Segodnya et ayant pour thème l'avenir de la Syrie, tel qu'il est vu depuis la Russie et la France.
L'Armée arabe syrienne tient depuis six ans, elle aussi. Elle s'est battue au commencement de la guerre sur 2 500 points de contact [suite à une erreur de transcription, l'information portant sur 28 000 a été corrigée], a rappelé M. Dhuicq, ajoutant que selon ses informations 93 groupes rebelles dont les terroristes financés par des puissances du Golfe sévissaient sur le sol syrien. Néanmoins, « la Syrie est debout, la Syrie se bat ».
Une guerre étrangère
Nicolas Dhuicq a pointé que la guerre que traversait le pays depuis déjà six ans était une guerre étrangère imposée à la Syrie. Il y quelque 40 000 combattants étrangers luttant sur le sol de ce pays proche-oriental, a-t-il indiqué avant de rappeler que trois niveaux se superposaient dans le conflit syrien.
« Vous avez d'abord l'influence locale avec la volonté de faire évoluer son économie par le président Bachar el-Assad. Cette évolution a mis des difficultés dans les zones rurales et périurbaines, c'est-à-dire dans les banlieues des grandes villes travaillées par un organe de propagande venu du Golfe, Al-Jazeera. Elle a répandu l'idéologie islamiste avec des agents d'influence qui ont tiré sur les forces de l'ordre lorsqu'il y a eu les premières manifestations pour enclencher une répression. Ensuite, vous avez le jeu des puissances régionales, celui d'Erdogan en particulier, dont une partie des troupes aujourd'hui occupent le nord de la Syrie. Le jeu de l'Iran allié du régime de M. Assad et avec en particulier le Hezbollah libanais », a-t-il expliqué.
Pas de dialogue avec les terroristes, pas de solution fédérale en Syrie
Nicolas Dhuicq a pointé qu'aucun dialogue avec les groupes djihadistes n'était acceptable. Un autre discours rejeter porte sur les tentatives d'apporter une solution fédérale au confit syrien.
« S'il y avait un dépeçage de la Syrie, qui était l'objectif des néoconservateurs américains, nous aurions une guerre éternelle. Il est très important que la France et la Russie ensemble soutiennent une politique qui soit l'unité syrienne, avant tout pour la paix dans la région », a souligné le député.
S'unir contre le défi commun
L'ex-député de l'Assemblée nationale et du Parlement européen Ivan Blot a pour sa part, lors du duplexe, attiré l'attention sur la nécessité absolue de s'unir face à l'ennemi commun comme les nations alliées l'ont fait il y a 72 ans. Alors qu'aujourd'hui, la tendance est à désigner plusieurs ennemis à la fois, ce qui n'apporte pas la solution.
« On a affaire à un phénomène totalitaire comme on a pu connaître avec l'Allemagne du Troisième Reich autrefois. Mais à l'époque, quand il y a eu la Grande Guerre patriotique, c'est vrai que tous les Alliés ont coordonné leur action le mieux possible : il y avait parfois des désaccords mais dans l'ensemble, la désignation de l'ennemi était claire. Le gros problème qu'on a aujourd'hui c'est qu'une fraction des milieux gouvernementaux occidentaux répugne à désigner l'ennemi de façon parfaitement claire. Ils essaient de désigner plusieurs ennemis à la fois », a-t-il déclaré.
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