On y découvre les détails du recrutement de l'écrivain américain et de son travail pour le NKVD soviétique, prédécesseur du KGB.
L'auteur affirme que dans son milieu, Golos était tout aussi légendaire que l'auteur du roman Pour qui sonne le glas. Ce vieux bolchevik qui avait consacré sa vie à la révolution avait fui à pied de Sibérie vers la Chine avant de s'installer dans le sud de Manhattan, où il est devenu l'un des fondateurs du parti communiste américain et une figure centrale de l'espionnage soviétique sur la côte est. Le jour du recrutement de l'écrivain, il agissait au nom du NKVD. Dans son compte-rendu à Moscou Golos écrivait: « Je suis certain qu'il coopérera avec nous et qu'il fera tout son possible ».
En acceptant de travailler pour le NKVD en 1940, Hemingway n'a pas enfreint les lois de son pays sur l'espionnage. Cependant, il tombait théoriquement sous le coup de la loi sur l'enregistrement d'agents étrangers, qui exige l'enregistrement des agents des puissances étrangères.
Même s'il n'est pas devenu un grand espion du NKVD, il a affiché une position prosoviétique pendant des années. « En 1940 cela faisait plus sens qu'en 1945, quand les intérêts américains et soviétiques ont commencé à s'éloigner rapidement à l'approche de la Guerre froide », indique le journaliste. Par exemple, en 1948, il a soutenu la vision optimiste de l'empire soviétique portée par le candidat progressiste à la présidentielle américaine Henry Wallace, partageant son avis selon lequel les deux grandes puissances avaient davantage de similitudes que de différences et qu'elles devraient traiter les affaires ensemble directement sans accorder beaucoup d'importance aux pays du Vieux Continent comme la Grande-Bretagne ou la France.
Les affirmations selon lesquelles Hemingway aurait été un agent double n'apparaissent pas pour la première fois. Un documentaire a été réalisé sur les relations de l'écrivain avec le renseignement soviétique — La vie et la mort de l'agent Argo.
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