François Fillon, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Emmanuel Macron se sont affrontés hier soir dans un premier débat musclé sur TF1. Malgré leurs différences, les candidats à l'élection présidentielle ont pourtant prôné presque les mêmes idées sur le cap des relations avec la Russie.
Selon Jean-Luc Mélenchon, la résolution de la question des frontières est primordiale afin d'assurer la sécurité en Europe. Il a notamment rappelé que la Crimée avait été offerte à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev et que Vladimir Poutine l'a tout simplement fait revenir à la Russie. Le candidat de La France insoumise s'est ainsi demandé pourquoi la décision de M. Khrouchtchev devrait prévaloir sur celle de M. Poutine.
« La frontière entre la Russie et l'Ukraine est-elle à la fin de la Crimée ou avant? Qu'est-ce qu'on applique? La décision du bureau politique de Nikita Khrouchtchev ou bien est-ce qu'on accepte ce qu'a décidé Poutine? »
Mélenchon a aussi insisté sur la nécessité d'ouvrir l'esprit pour voir plus loin que « les problèmes entre Russes et Ukrainiens » et a appelé à « négocier les frontières, pas la guerre ».
« Ça ne sert à rien de se montrer armés jusqu'aux dents en face des Russes », a exhorté Jean-Luc Mélenchon.
François Fillon, quant à lui, a reconnu que la question débattue des frontières « devait être posée au regard du droit international et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », comme cela a été d'ailleurs le cas des Criméens ayant voté pour le rattachement à la Russie. Le candidat LR a en outre reconnu que l'Europe n'était pas elle-même innocente quant à la modification des frontières de certains États.
« Nous-mêmes, nous avons modifié des frontières, le Kosovo par exemple, parce que nous sommes des Occidentaux nous pensons que nous pouvons tout faire, envahir l'Irak, régler l'ordre dans toute une partie du monde. »
L'ancien Premier ministre a également souligné la décision de François Hollande d'avoir laissé à la Russie « la liberté d'action » en Syrie, la politique française contre Daech ayant échoué.
« La politique française contre l'État islamique est un échec. Nous avons laissé la liberté d'action à la Russie et à l'Iran, alors que nous aurions pu mener cette lutte avec ces nations. On ne peut pas intervenir partout. On n'est jamais intervenu autant que sous le mandat de François Hollande. »
Pour sa part, Marine Le Pen a applaudi le « talent fou » d'Emmanuel Macron et sa capacité à tenir de longs discours « sans avoir rien dit », celui-ci accusant la responsable du Front national de « pactiser avec Poutine ».
« Vous avez un talent fou, vous arrivez à parler sept minutes, je suis incapable de résumer votre pensée, vous n'avez rien dit, c'est le vide absolu, sidéral », a rétorqué Marine Le Pen en réponse aux accusations de l'ex-banquier d'affaires de Rothschild.
L'avenir de la France va se jouer dans les mois à venir. Mais aussi différents soient-ils, les principaux candidats à l'élection présidentielle arrivent pourtant à tomber d'accord sur la nécessité de revoir la position du pays à l'égard de la Russie.
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