«On attendait la libération»: une habitante de Mossoul se souvient du début de l’offensive

© AFP 2024 Aris MessinisMossoul
Mossoul - Sputnik Afrique
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L’habitante de Mossoul Nour Al-Hadi a révélé dans un témoignage à Sputnik comment sa ville vivait à un mois du lancement de l’opération visant à expulser les extrémistes de Daech.

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L'espoir d'une proche victoire planait sur la ville. « Daech perdra Mossoul comme il a déjà perdu Falloujah, un fief de l'organisation en Irak », prévenait le professeur qui venait donner des cours de religion aux détenus, dont faisait partie le cousin de Nour Al-Hadi, habitante de Mossoul qui a trouvé le courage de témoigner à Sputnik des horreurs de la vie sous Daech.

« Nous étions très surpris de voir cet homme, lui-même membre de Daech, raconter de telles choses aux détenus pendant ses cours de religion. Les terroristes obligeaient ces derniers à assister à des cours pour renoncer à leurs habitudes néfastes », se souvient la femme, dont le cousin a été mis en détention pour tabagisme.

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Après avoir passé de longs mois sous le joug terroriste, des gens attendaient avec impatience la libération. En attendant de bonnes nouvelles sur l'approche de l'armée gouvernementale, tous les voisins se réunissaient dans les rares maisons où restaient encore des antennes paraboliques — la télévision satellite est devenue une rareté après que les terroristes ont jeté et endommagé pratiquement toutes les antennes, témoigne l'interlocutrice de l'agence.

Selon elle, les gens ne perdaient pas espoir. D'ailleurs, même lorsque l'occasion de quitter la ville s'offrait à eux, nombreux étaient ceux qui préféraient y rester et attendre sa libération. « En 2015, ma grand-mère paternelle m'avait dit que tout était prêt pour quitter la ville. Je l'ai alors fait changer d'avis. Pas de fuite. Au cours de l'année qui a suivi elle a cherché à quitter la ville en ma compagnie. Mais à chaque fois je rejetais l'initiative et on restait », raconte Nour.

« Et voilà que le 1er novembre 2016 est arrivé. Le bruit des combats tenus près de la ville parvenait à nos oreilles. On entendait le sifflement de balles et l'explosion de bombes. Quatre jours plus tard, un avion a lancé une bombe sur une maison avoisinante. On s'est précipité dans la rue, car personne ne comprenait pourquoi l'avion avait détruit un bâtiment civil. Mon frère a couru vers les ruines pour faire sortir des décombres une famille ensevelie. Le propriétaire de la maison, sauvé par miracle, priait les voisins de lui venir en aide. Mais les gens craignaient que l'avion ne revienne », se souvient-elle.

Il s'est avéré que des djihadistes étaient montés sur le toit pour ouvrir le feu sur un Hummer de l'armée irakienne. Le propriétaire ne pouvait rien faire contre eux, ni faire fuir sa famille. L'avion est donc venu écraser le point de feu ennemi. Comme le résume Nour, c'était un des premiers cas d'utilisation de civils comme boucliers humains.

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« Après cet incident, de nombreux habitants de notre quartier ont décidé de prendre la fuite. Nous avons adopté la même décision et sommes rentrés chercher nos affaires. Mais en arrivant à la maison, nous avons constaté que la porte d'entrée était forcée. On a compris que c'était l'affaire des terroristes qui ont occupé notre toit. Heureusement, ils ne tiraient pas sur l'armée, dans le cas contraire notre maison aurait été démolie », relate-t-elle.

Rejoindre l'armée ? Ce n'était plus possible : les djihadistes ne l'auraient pas toléré. Après eux, les terroristes ont laissé de nombreuses bombes et mines. Maintenant, elles ont été désamorcées par les forces spéciales irakiennes.

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