Puisque les machines remplacent de plus en plus les travailleurs, Benoit Hamon propose de financer son projet de revenu universel par une taxe sur les robots. De son côté, l'entrepreneur californien et père de la Tesla, Elon Musk, semble croire que les humains n'échapperont pas à une certaine fusion avec la robotique pour ne pas devenir inutiles. L'intelligence artificielle menace-t-elle l'espèce humaine? Retour sur la question avec Thierry Vallat, avocat dans le secteur des nouvelles technologies, spécialiste notamment du droit des drones et d'Internet, et membre de l'Association du droit des robots.
Pour Maître Vallat, le remplacement des êtres humains par les robots n'est pas à exclure: « C'est une hypothèse, qui semblait d'école il y a encore très peu de temps, mais qui, avec l'accélération incroyable de ces derniers mois, devient plausible. » Il rappelle qu'« on est partis de petits robots qui étaient simplement des calculateurs, mais la masse de calculs qui est aujourd'hui potentiellement gérable par les ordinateurs, liée à l'ingurgitation de milliards de données personnelles par les réseaux sociaux, aboutit à des intelligences qui sont presque capables de rivaliser avec l'intelligence humaine. »
Selon lui, il est donc essentiel que le législateur protège les citoyens contre l'utilisation de leurs données personnelles par les grandes entreprises du web: « Quand on connait toutes les données, on en fait ce qu'on veut. L'Europe résiste beaucoup sur la confidentialité des données, avec des directives assez protectrices mais qui sont attaquées de toutes parts, alors qu'aux États-Unis, malheureusement, il y a un recul sur la violation de la vie privée. »
Les questions éthiques soulevées par les robots doivent donc, d'après Thierry Vallat, faire l'objet d'un vrai débat dans la société, notamment sur l'autonomie qui leur est accordée.
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