La plus haute instance judiciaire de Corée du Sud a entériné ce vendredi la destitution de la présidente Park Geun-hye. À quelques centaines de mètres, séparés par d'imposants cordons de police, les soutiens de Mme Park étaient sous le choc.
« Nous n'acceptons pas cette décision », a lancé Cho Bong-Am, 60 ans. « Nous allons descendre dans la rue pour lutter jusqu'au bout. »
Des heurts ont éclaté entre la police et des partisans de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye rassemblés devant la Cour constitutionnelle, alors que ces derniers tentaient de franchir les barricades de la police pour atteindre le tribunal.
Les policiers ont bloqué la rue pour tenter de ramener le calme. Certains des manifestants ont tenté de franchir le barrage de cars de police. Ainsi, deux personnes ont été tuées lors des affrontements. Selon l'agence Yonhap, une des victimes avait 72 ans et aurait reçu de multiples blessures mortelles à la tête.
La deuxième victime, âgée de 60 ans, a été retrouvée inconsciente près de l'entrée du métro Anguk. Après avoir été transportée à l'hôpital, elle est décédée malgré les efforts des médecins.
Un vieillard coréen, apparemment fou de rage et hystérique, s'est assis sur l'asphalte froid, au beau milieu de la chaussée, avant d'être évacué.
Une jeune femme, mains couvertes de sang, a tenu à témoigner à Sputnik: « J'étais contre la destitution, et dès que la décision du tribunal a été annoncée, je suis entrée en colère. »
Pendant ce temps, non loin de tout ce tumulte infernal, les opposants de Park Geun-hye suivaient sur grand écran la diffusion du jugement de la Cour constitutionnelle sans retenir des larmes de joie.
En contraste avec l'horreur qui faisait rage à quelques pas d'eux, là les gens s'embrassaient et souriaient, brandissant des bougies. On voyait des enfants jouer et rire devant le palais de Gyeongbokgung.
Les édifices de la Cour constitutionnelle et du palais de Gyeongbokgung sont situés à 783 m l'un de l'autre. Ce jour-là, pour le peuple coréen qui venait pour la première fois de son histoire de destituer un président légitimement élu, cette distance était celle qui sépare le paradis de l'enfer.