Vendredi 10 mars, le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu à Moscou où il rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine pour coprésider la 6e réunion du Conseil de coopération russo-turc de haut niveau et évoquer la situation au Proche-Orient, principalement en Syrie, a estimé dans un entretien avec Sputnik le politologue turc Kerim Has.
« La situation en Syrie devrait être le principal thème de la prochaine rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine. Je pense que la discussion sur le volet syrien se déroulera sur quatre points majeurs », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et de préciser qu'il s'agirait, premièrement, de la poursuite de la coopération entre la Turquie et la Russie, pareille à celle qu'on avait observée à Alep et dans des régions telles que celle d'Idlib.
Deuxièmement, la poursuite du processus diplomatique d'Astana et son élargissement grâce à l'adhésion de nouveaux acteurs, la Russie souhaitant notamment que les États-Unis, l'Arabie saoudite et le Qatar y prennent part.
Troisièmement, il s'agirait, d'après M. Has, d'éventuelles variantes de coopération Ankara-Moscou dans des opérations à Manbij et à Raqqa, suggestion faite par la Turquie à l'issue de l'opération d'Al-Bab.
Quatrièmement, il serait sans doute question, selon l'interlocuteur de Sputnik, de la position de la Russie vis-à-vis du Parti de l'union démocratique (PYD) et d'autres forces kurdes, de leur rôle dans la Syrie de demain et des contradictions sur cette question entre Moscou et Ankara, ainsi que des voies à emprunter pour les surmonter.
« Compte tenu de la situation actuelle "sur le terrain", la Turquie ne peut décider à elle seule de sa participation aux opérations de libération de Raqqa. Cela ne sera possible que si elle arrive à persuader la Russie et les États-Unis de la nécessité de sa participation. […] Du fait toutefois que ces deux pays ne sont pas des acteurs régionaux, il faudrait que se trouvent dans la région même le personnel et les militaires capables de combattre l'État islamique (Daech) "sur le terrain" », a relevé le politologue.
Il a rappelé qu'en période de tension avec l'Occident, la Turquie se tournait d'habitude vers l'Est, notamment vers l'Eurasie et la Russie, en modifiant en quelque sorte l'orientation de sa politique extérieure. Kerim Has fait ici allusion aux négociations en cours entre Ankara et Moscou sur la livraison de missiles S-400 russe en Turquie.
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