Protestant contre l'assaut lancé dans le croissant pétrolier — un arc de terminaux au bord du golfe de Syrte — par des groupes islamistes, 70 députés libyens ont déclaré qu'ils se retiraient du dialogue politique en déclenchant la suspension de l'accord de Skhirat par le parlement de Tobrouk mardi 7 mars, a indiqué à Sputnik Tarik al-Jarushi, chef du conseil de sécurité national au parlement libyen.
« Comment pouvons-nous dialoguer avec ceux qui combattent les Libyens, détruisent les puits et les ports ? C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de suspendre ce dialogue politique », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que les combattants des Frères musulmans, d'Al-Qaïda et des Brigades de défense de Benghazi (BDB) avaient conjugué leurs efforts pour s'attaquer aux régions pétrolières de la Libye.
« Nous avons exigé du Conseil présidentiel de la Libye qu'il mette fin à ces attaques, mais ses membres nous ont dit que cette question ne les concernait pas, ce qui se trouve toutefois en contradiction flagrante avec leur comportement au début des attaques », a poursuivi le parlementaire.
M. al-Jarushi a rappelé qu'à l'époque, le gouvernement d'union nationale, installé à Tripoli, avait désigné le général de brigade Idris Buhmada à la tête de la Garde de protection des installations pétrolières, mais après l'occupation du port de Ras Lanouf par les terroristes, ces derniers ont déclaré, lors d'une conférence de presse, avoir confié la gestion de l'infrastructure portuaire à Buhmada.
« N'est-ce pas là une contradiction frappante ! […] Maintenant, après l'occupation du terminal de Ras Lanouf, le Conseil présidentiel exige que notre aviation ne soit plus autorisée à survoler le port et bombarder les terroristes. Cette exigence est devenue particulièrement insistante après le dépôt par le Royaume-Uni au Conseil de sécurité des Nations unies d'un projet de résolution sur une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye », a relevé l'interlocuteur de Sputnik.
Et de conclure qu'ils voudraient par cela soumettre complètement les Libyens et leur parlement qui seraient contraints d'échanger pétrole contre nourriture et reproduire ainsi le même scénario qu'en Irak.
« Le show continue et le sujet en est explicite. Même l'Italie maintient à Misrata un hôpital pour soigner les terroristes. Des chefs bien connus d'Al-Qaïda s'y trouvent. L'Italie et le Royaume-Unis se tiennent derrière les récentes attaques visant à instaurer leur contrôle sur les ports pétroliers (libyens, ndlr) », a souligné Tarik al-Jarushi.
Début mars, les Brigades de défense de Benghazi ont réussi à déloger des ports de Ras Lanouf et de Sidra les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de la Cyrénaïque et chef en titre de l'Armée nationale libyenne. Élu démocratiquement en juin 2014 et reconnu par la communauté internationale, le parlement de Tobrouk avait reconnu l'accord de Skhirat comme cadre de discussion, même s'il s'était refusé à investir le gouvernement de M. Sarraj, dénoncé comme « imposé de l'étranger ».
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