La CIA refuse de confirmer l’authenticité des récentes révélations de WikiLeaks

© AFP 2024 Karen BleierWikiLeaks
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Armée de hackers, logiciels malveillants, bases secrètes pour le piratage, menace globale à la sécurité… Les récentes fuites de WikiLeaks sur la CIA ont déjà été qualifiées de pires que l’affaire Snowden, pourtant la CIA refuse toujours d’authentifier les données révélées…

La CIA a refusé de confirmer l'authenticité des documents et des fichiers récemment publiés par WikiLeaks, selon l'Agence France-Presse.

Mardi, le site de l'organisation de Julian Assange a annoncé le lancement de la série des révélations sur l'agence américaine, intitulée « Vault 7 », dont la première partie « Year Zero » comprend 8 761 documents concernant les capacités de cyberespionnage de la CIA.

En guise de réponse jusqu'ici, la CIA s'est contentée d'accuser WikiLeaks d'aider les adversaires des États-Unis en révélant les méthodes qu'elle utilise.

« Ces informations non seulement mettent en danger les représentants des États-Unis et la réalisation des opérations, mais elles fournissent également à nos adversaires des outils et des données pour nous faire du mal », a dénoncé Heather Fritz Horniak, une porte-parole de la CIA.

Et d'ajouter: « Le public américain devrait s'inquiéter de toute publication de WikiLeaks qui a pour but d'altérer la capacité de la communauté du renseignement à protéger l'Amérique des terroristes et autres adversaires. »

Les nouvelles fuites semblent refléter la persistance d'importantes failles de sécurité.

Ainsi, selon WikiLeaks, la CIA a créé sa propre grande armée de pirates: vers la fin 2016, le Centre Cyber Intelligence (département de la CIA) comptait environ 5 millions d'utilisateurs enregistrés et a créé des milliers de virus et logiciels malveillants utilisés comme des armes.

Dans sa publication de mardi, WikiLeaks a souligné que ces milliers de fichiers fuités révélaient les capacités de piratage de la CIA contre un large éventail de produits américains et européens, notamment Windows, iPhone, Android et même les téléviseurs Samsung, qui ont été transformés en microphones cachés par le programme Weeping Angel, le développement le plus choquant de la CIA. Le programme fait entrer le téléviseur dans un état de débranchement fictif, tout en enregistrant les conversations et les envoyant via Internet sur un serveur secret de l'agence de renseignements.

La Direction générale de Mobile Devices a créé un programme visant à pirater et contrôler les smartphones. Une division du département crée des logiciels malveillants afin d'infecter, contrôler et voler des données d'iPhone et d'autres produits Apple dans le système iOS. Une autre division est spécialisée sur Google et Android.

Ces technologies permettent de contourner les protections par cryptage qui se généralisent sur les messageries comme WhatsApp (Facebook), Signal, Telegram, Wiebo, Confide et Cloackman. La CIA met aussi beaucoup d'efforts pour infecter et contrôler les utilisateurs de Microsoft Windows.

Les programmes malveillants permettent de prendre le contrôle non seulement d'appareils électroniques, comme des smartphones ou des téléviseurs connectés, mais même de voitures, afin d'espionner leurs utilisateurs. Bien que le but de ce contrôle ne soit pas encore tout à fait clair, WikiLeaks estime que cela pourrait permettre à la CIA par exemple de commettre des assassinats qui ne pourraient pas être révélés.

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Fuite de WikiLeaks sur la CIA: «C’est pire que Snowden»
Après les révélations faites par Edward Snowden, l'industrie américaine des technologies a fait promettre à l'administration Obama d'informer rapidement les producteurs à propos de tout type de faille de sécurité, rappelle WikiLeaks. Néanmoins, les documents témoignent que la CIA a violé la promesse faite par l'administration Obama. Des failles importantes ont été cachées, ce qui a fait courir à un grand nombre de personnes le risque de se retrouver victimes de renseignements étrangers ou des cybercriminels.

On apprend notamment que la CIA utilisait le consulat américain à Francfort comme base secrète pour ses hackers, afin de couvrir l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. Les agents, sous couverture, disposeraient en effet de passeports diplomatiques. Dans une notice rédigée par l'un des agents américains, on peut notamment lire: « Passez tranquillement la frontière avec votre couverture bien en tête, et ils se contenteront de tamponner votre passeport. »

Alors que le FBI se prépare pour sa part à enquêter pour déterminer comment WikiLeaks a obtenu les documents, WikiLeaks de son côté a averti que de nombreuses pages qui seront publiées dans les jours à venir nécessiteront une enquête minutieuse « de la part des journalistes qui ont déjà fait preuve d'excellence » par le passé.

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