Ayant découvert à l'époque que le candidat d'En Marche ! Emmanuel Macron aurait des actifs présumément non déclarés et étonnés par la lenteur de réaction des instances qui auraient pu s'intéresser à ce cas particulier, un trio de citoyens a décidé d'en référer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Ce sont Paul Mumbach, candidat des Maires en colère à la présidentielle, Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté et Serge Grass, président de l'Union civique des contribuables citoyens.
La requête a été déposée le 14 février, mais depuis rien ne s'est produit, se désole le candidat à la présidentielle et maire d'une commune de quelques 2 000 habitants en Alsace, Dannemarie, dans un entretien à Sputnik. Pour lui, c'est une affaire de vérité, d'équilibre et d'équité vis-à-vis de tous les candidats. « Ce qui est vraiment navrant dans cette affaire, c'est que tous les candidats ne soient pas traités de la même façon », déplore-t-il.
Alors que le Canard enchaîné révélait à l'époque qu'Emmanuel Macron aurait remis une fausse déclaration de patrimoine à la Haute autorité, que cette fausse déclaration avait été transmise au fisc, et que depuis aucune explication officielle n'avait été fournie, Paul Mumbach note avec amertume le « silence radio », tout en gardant l'espoir que l'affaire ne sera pas éternellement étouffée.
Entre-temps, tout le monde « se targue de dire que la justice ne traîne pas »… « Je ne critique pas forcément la justice, mais il faut qu'il y ait une certaine équité. S'il y a quelque chose à se reprocher les uns les autres, il faut que tout le monde soit sur le même équilibre », insiste M. Mumbach.
Le trio ne s'est pas contenté d'attendre la réponse les bras croisés et il a poursuivi son action citoyenne pour obtenir les réponses attendues.
« Ce qui nous a fait un peu bondir, c'est que la Haute autorité ne réponde pas. On a introduit une autre action qui est la sollicitation du parquet de Paris pour signaler le cas. Et comme tout le monde dit qu'elle est rapide, elle devrait se saisir très rapidement », espère-t-il.
M. Macron se défend en disant qu'il a tout dépensé, poursuit M. Mumbach, mais enfin ça fait pratiquement un Smic par jour, alors il devait être très dépensier. Or, il y a aussi des déclarations qui ont été faites en 2014 « sur la base de son appartenance à telle ou telle société à priori, sauf à ce qu'il dise le contraire, certaines sociétés n'ont pas été déclarées ».
Un certain nombre de dossiers, pour l'instant peu exposés, pèsent dans le dossier Macron : les fameuses dépenses de « frais de bouche » quand il était ministre de l'Économie, le financement de campagne non déclaré, un emploi à mi-temps en tant qu'attaché parlementaire d'un de ses organisateurs de campagne… Pourtant, il n'y a pas de date limite pour poser les questions à Emmanuel Macron, affirme Paul Mumbach :
« Absolument, nous ne le lâcherons absolument pas. Moi, je n'ai absolument aucune envie d'avoir un président de la République qui à un moment donné soit poursuivi et soit éventuellement condamné, ou on attendra la fin de son mandat pour essayer de le poursuivre. C'est trop important dans la situation où notre pays se trouve. Il y a le social, le taux de chômage, il y a aussi cette ambiance un peu délétère partout. Surtout, on se targue beaucoup de la République, mais on ne parle pas de la démocratie. »
« C'est une nécessité absolue si l'on veut faire redémarrer ce pays, de faire une réforme de nos institutions. Sinon on n'y arrivera pas », résume le candidat.
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