Le 15 février à Alger, Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de « crime contre l'humanité ». Or cette notion, établie au moment du procès de Nuremberg en 1945-1946, est juridique et précise. Pour qualifier ainsi la colonisation, il faudrait donc démontrer l'existence d'un projet étatique motivé par des principes politiques, philosophiques, raciaux ou religieux alors que, dans ce cas, seuls semblent pouvoir être invoqués le motif d'opportunité ainsi que des motifs économiques.
La colonisation, un crime contre l'humanité? « Non, bien sûr que non! » déclare Dimitri Casalis qui estime qu'il « y a un but idéologique et un but juridique […] Juridiquement, l'article 7 de Rome, il faut qu'il y ait une volonté systématique d'annihiler, une volonté expresse de détruire un peuple. Or en Algérie, il n'y a jamais eu cette volonté pour la simple raison que quand les Français sont arrivés en 1830, il y avait deux millions d'Algériens et quand ils sont partis en 1960, il y avait dix millions d'Algériens. »
Alors quel est le but de cette déclaration d'Emmanuel Macron? Dimitri Casali considère que « le but d'Emmanuel Macron est clair. Il a voulu rallier tout un électorat, vu la forte concentration de population maghrébine en France […] Entre les 4,5 millions de rapatriés d'Algérie et leurs descendants plus les harkis et les dix à douze millions […] de descendants maghrébins, c'est un parfait calcul électoral. »
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