Le but de la recherche était d'avoir une vision approfondie du développement d'un embryon juste avant l'implantation. Sans aucun doute, c'est une étape importante qui a été franchie, car les tentatives précédentes de développer des structures embryonnaires à partir de cellules souches ont connu une réussite en demi-teinte.
« Plus j'essaie de comprendre ce processus, plus je suis convaincu que c'est un vrai miracle. C'est absolument magnifique que nous commencions à comprendre quelles sont les forces qui gèrent ce processus d'auto-organisation au cours des premières étapes du développement d'un embryon », a déclaré la professeure Magdalena Zernicka-Goetz au Guardian.
Les chercheurs ont utilisé des cellules de souris génétiquement modifiées (« cellules maîtresses ») et une matrice extracellulaire, sur laquelle les cellules pouvaient se développer. À l'issue de l'expérience, ils ont eu un embryon presque identique à celui d'une souris naturellement conçue.
Quant aux embryons humains, l'expérience pourrait dévoiler des fausses couches et l'infertilité, car elle montre comment l'activité génétique peut influencer la façon dont les mammifères se développent dès la conception.
« Si nous pouvons appliquer ces connaissances à l'embryon humain, nous comprendrons mieux notre propre développement à un stade où de nombreuses vies humaines sont perdues », a déclaré la professeure, selon le Times.
La percée, réalisée par l'équipe dirigée par Zernicka-Goetz, qui a découvert l'année dernière le moyen de conserver des embryons vivants en laboratoire pendant 14 jours, signifie qu'il est possible de reproduire des embryons pour la recherche sans don de spermatozoïdes ou d'ovules, ce qui élimine les questions éthiques entourant la duplication des embryons.
Cependant, bien que l'embryon artificiel ressemble étroitement à un naturel, il est peu probable qu'il se développe vers un fœtus sain de souris. Cela nécessiterait une vésicule vitelline, qui fournit la nourriture à l'embryon et où les vaisseaux sanguins se développent.
Des expériences sont actuellement effectuées sur les embryons humains issus de la fécondation in vitro, mais ils sont souvent insuffisants et ne peuvent être conservés que pendant 14 jours dans le cadre légal.
D'ailleurs, le résultat de l'expérience a été critiqué par ceux qui y voient la possibilité de créer des humains génétiquement modifiés (GM).
« Ce qui me préoccupe au sujet des embryons artificiels, c'est que cela peut devenir un moyen de créer des GM ou même des bébés clonés », a déclaré le directeur de Human Genetics Alert, le Dr. David King, au Telegraph.
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