La Chine et les États-Unis se font face en mer de Chine, la Russie et l'OTAN sont présents en Méditerranée, en mer Noire et dans la Baltique ainsi que les Saoudiens et Égyptiens en Mer Rouge alors que le Canal de Suez subit de plus en plus les assauts djihadistes. Cette militarisation des mers et océans à travers le monde est-elle réellement le reflet de tensions croissantes entre États ou le fruit de l'augmentation des échanges?
L'amiral Coldefy rappelle que le réarmement des mers « existe depuis fort longtemps avec bien sûr des moments de va-et-vient selon que les puissances qui se déploient sur les océans ont davantage de moyens ou une politique un petit peu plus expansionniste […] Le risque pour moi n'est pas dans la militarisation parce que la mer ce n'est pas un terrain que l'on possède […] Pour moi le risque à venir, la mer qui transporte 90% du trafic marchand en volume et en valeur dans le monde est en train d'être soumise à des tentatives de territorialisation. »
Comment expliquer ce phénomène de territorialisation? Emmanuel Dupuy estime qu'il « peut s'expliquer par un sentiment d'injustice que peuvent ressentir un certain nombre de pays […] La revendication de la Chine porte sur 1664 ilots ou iles […] Sur ses 18 000 km de côtes, la Chine a finalement un domaine de ce que l'on appelle la Zone Économique Exclusive relativement faible, 880 000 km2. Elle estime qu'elle a été lésée parce qu'on ne pratique pas la zone des 200 milles nautiques d'où sa revendication sur 3,5 millions de km2. »
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