Selon l'interlocuteur de Sputnik, l'ancien officier du renseignement français Alain Chouet, en premier lieu, il faut évaluer le nombre exact de volontaires étrangers qui « vont rester sur place » et de ceux qui partiront. Il estime qu'en ce qui concerne les Français, « ça va représenter au maximum quelques dizaines de personnes ».
Ensuite, explique M. Chouet, si ces personnes reviennent vers l'Europe, « cela va poser un problème pour les identifier, parce qu'on ne les connaît pas tous ». En outre, il faut aussi comprendre quelles contre-mesures on va devoir prendre en matière d'encadrement, de surveillance et éventuellement de répression judiciaire :
« On a tous les instruments juridiques pour le faire (…). Je me réfère à l'article 414 du code pénal, qui prévoit 30 ans de réclusion criminelle, 750 000 euros d'amende pour toute personne qui a rejoint une armée étrangère menant des opérations hostiles contre la France. Reste à savoir si on a les instruments administratifs, policiers, pour les identifier, savoir où ils sont, et les arrêter », conclut l'expert.
Selon l'interlocuteur de Sputnik, l'administration française est prête à peu près en permanence à faire face à ce genre de choses :
« Nos services sont sensibilisés au retour des volontaires djihadistes sur place et on l'a bien vu, ils les ont interceptés à leur retour et ont donné les suites judiciaires, sociales, éducatives, qui s'imposaient dans la mesure où on les a identifiés ».
À la question de savoir si la non-distinction des cibles est un moyen de se prémunir contre les attaques concernant les assassinats ciblés, M. Chouet explique qu' « on a tué des ennemis combattants, on n'a pas à se justifier de ça ».
Un autre interlocuteur de Sputnik, Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Rossia v globalnoï politike (La Russie dans la politique globale), évoque une expérience similaire par le passé en Russie, lorsque après la libération des citoyens russes de la prison de Guantanamo, « la Russie les a accueillis et ils se sont retrouvés sous une surveillance très stricte » :
« Je n'ai pas entendu parler que la Russie ait refusé d'accueillir qui que ce soit. S'ils arrivent, on les surveille. Mais on peut comprendre du point de vue humain qu'on n'a pas trop envie de les voir à nos côtés. »
La France est le pays européen le plus touché par le phénomène djihadiste. Depuis la mise en œuvre du plan anti-djihad de 2014, 208 retours ont été recensés par les services de renseignement.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join »