Vitali Tchourkine, le maître de la diplomatie

Le président russe Vladimir Poutine appréciait hautement le professionnalisme et le talent diplomatique du représentant permanent russe à l’Onu Vitali Tchourkine et se dit affligé par son décès, fait savoir le Kremlin.

Selon le Conseil de la Fédération, Vitali Tchourkine était celui qui le premier parait tous les coups infligés à la Russie.

Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, Tchourkine était un grand diplomate. «Nous avons perdu un proche», écrit-elle sur Facebook.

Vitali Tchourkine a mérité l’ordre «Pour mérites devant la Patrie» IV degré (2012) et l’ordre de l’Honneur (2009). Sur la photo: Dmitri Medvedev décerne à Vitali Tchourkine l’ordre «Pour mérites devant la Patrie» IV degré.

Vitali Tchourkine a été le premier vice-ministre des Affaires étrangères dans l’histoire du département diplomatique russe à réaliser des briefings ouverts permanents pour les journalistes étrangers.

Le représentant permanent britannique auprès de l’Onu Matthew Rycroft a qualifié Vitali Thourkine de «géant de la diplomatie».

L’ancien vice-ministre russe des Affaires étrangères Serguei Ordjonikidzé, ex- sous-secrétaire général de l’Onu ayant beaucoup travaillé avec Thourkine, a apprécié son talent de polémiste.

L’ambassadeur russe à l’Onu Vitali Tchourkine, décédé lundi, a été pendant plus de 10 ans le «pilier» du Conseil de sécurité de l’Onu, a déclaré le porte-parole de la représentation permanente de la Grande-Bretagne auprès de l’Onu en exprimant ses condoléances à la famille et aux collègues du diplomate.

Pour reprendre l’expression de l’ex-ambassadrice des États-Unis à l’Onu Samantha Power, qui adopte une attitude antirusse dure, Vitali Tchourkine est un maître de la diplomatie.

Selon la Commission électorale centrale, Tchourkine était un diplomate touché par la grâce de Dieu. «En plus de savoir plusieurs langues, il a réalisé son potentiel de patriote, son potentiel de politicien, de politicien russe qui représentait et connaissait parfaitement les intérêts et les priorités de la Fédération de Russie », a dit le membre de la Commission électorale centrale Vassili Likhatchev.

Vitali Tchourkine est mort dans ses fonctions, d’après une source au sein de la représentation permanente de la Russie auprès de l’Onu.

Selon l’ambassadeur de Russie en Suisse Serguei Garmonine, qui s’entretenait personnellement avec Tchourkine à New York, il possédait des connaissances encyclopédiques.

L’ancienne représentante permanente des États-Unis à l’Onu Susan Rice a dit que Tchourkine « était un dangereux adversaire qui est toujours demeuré un ami ».

Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov (à gauche), le secrétaire général du Conseil de l’Union européenne Javier Solana et l’ambassadeur russe à l’Onu Vitali Tchourkine (à droite) lors d’une réunion ministérielle au quartier général de l’Onu à New York.

Avec le départ de Tchourkine, c’est toute une époque de la diplomatie russe et de la coopération entre la Russie et l’Onu qui se termine, souligne le chef du Comité international de la Douma d’État Léonide Sloutski.

«Combattant jusqu’au bout des ongles», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Serguei Riabkov, en décrivant Tchourkine. «Pour le moment, il est difficile d’évaluer l’ampleur de sa personnalité, mais cet homme a sacrifié sa vie pour la Patrie», a résumé Riabkov.

Dans une interview, Tchourkine a comparé le travail de diplomate à celui de fondeur d’acier, expliquant qu’une journée de travail de 12 jours avec des séances, des débats, des veillées permanentes était la règle plutôt que l’exception pour un diplomate de l’Onu.

Vitali Tchourkine aurait eu 65 ans le 21 février.