49% des personnes interrogées se disent prêtes à voter pour Schulz, parmi lesquelles certaines ne connaissaient même pas son visage il y a quelques mois. La chancelière sortante, qui tentera de briguer un quatrième mandat, est soutenue par 38% des répondants. Tesl sont les principaux enseignements d'un sondage réalisé par Forschungsgruppe Wahlen pour la chaîne ZDF. Comment ce fonctionnaire européen sans expérience de gestion d'un État au niveau fédéral a-t-il pris le risque de défier Merkel? L'"effet Schulz" dont on parle tant existe-t-il vraiment ou les Allemands veulent-ils simplement voir un nouveau visage? Le parti social-démocrate (SPD) arrivera-t-il à doubler les chrétiens-démocrates qui sont encore des partenaires de la grande coalition mais sont déjà ses principaux rivaux pour les prochaines élections du 24 septembre? Ces questions taraudent les experts allemands, sept mois avant le scrutin.
Nuance, tout de même: d'autres sondages donnent des résultats plus modestes pour les socio-démocrates et d'ici septembre, la balance politique changera de côté à plusieurs reprises. Les pronostics sont une affaire ingrate. Néanmoins, les politologues allemands comparent déjà sérieusement les chances des deux candidats, et certains parlent même du "crépuscule de Merkel".
Si Schulz ne s'empresse pas de se raser la barbe, il s'efforce en revanche de mobiliser la part de l'électorat du SPD qui avait préféré rester à la maison pendant les législatives de 2013. Environ un sympathisant social-démocrate sur cinq avait en effet perdu confiance dans le parti à cause de sa "politique conciliatrice" avec les conservateurs. "Tout à coup ce qui était inimaginable devient possible: un changement de pouvoir au cabinet du chancelier", écrit Spiegel Online en soulignant: "La course électorale a déjà commencé, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué".
Les rivaux de Martin Schulz passent actuellement au peigne fin ses nombreuses années de travail à Bruxelles pour tenter de démystifier l'image du "défenseur du petit peuple". Les médias ont notamment publié une fuite selon laquelle l'ex-président du Parlement européen utiliserait régulièrement des avions privés pour ses déplacements, par exemple en février 2015 pour se rendre de Strasbourg à Berlin.
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