Rapport d’Amnesty: un instrument de pression politique, selon une experte

© Flickr / Celeste DamianiAmnesty International
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Dans son récent rapport, l’ONG Amnesty International a affirmé qu’au moins 13 000 Syriens avaient été pendus en cinq ans dans une prison secrète non loin de Damas. Le contenu du rapport a soulevé un tollé dans les médias, mais a été rejeté en bloc par le gouvernement syrien.

Karin Leukefeld, spécialiste du Proche-Orient qui se rend régulièrement en Syrie, estime que le rapport sur l'exécution de 13 000 personnes dans la prison militaire de Sayadnaya est fondé sur des suppositions et extrapolations. Elle affirme que les chiffres cités dans le rapport ne sont pas appuyés par la moindre preuve.

Selon Karin Leukefeld, les récits de quelques détenus et gardiens permettent à Amnesty International de conclure qu'entre 2011 et 2015, de 20 à 50 personnes étaient pendues dans cette prison chaque semaine.

En présentant son rapport intitulé Abattoir humain à l'opinion publique, Amnesty International le positionne en tant que campagne de défense des droits de l'homme.

« Cette action en faveur des droits de l'homme est constamment exploitée au profit d'intérêts politiques déterminés. En l'occurrence, on ne peut pas se fier à cette information d'Amnesty International, contrairement au travail que l'ONG a mené auparavant », regrette Mme Leudefeld.

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Elle a signalé dans un entretien à Sputnik que le présent rapport s'inscrivait dans une campagne dirigée contre le gouvernement syrien et la Russie. Les campagnes de ce genre font obstacle aux efforts diplomatiques du gouvernement syrien, et torpillent notamment les efforts visant à examiner un nouveau projet de Constitution syrienne qui doit être examiné à Genève.

« Il s'agit de processus politiques importants qu'il faudrait soutenir dans l'intérêt de la population syrienne », souligne la journaliste.

Elle suppose que cette campagne vise à obtenir que le gouvernement de Syrie et le président Bachar el-Assad en personne soient traduits devant la Cour pénale internationale. Cependant, le Conseil de sécurité de l'Onu n'est pas prêt à de telles mesures. D'où les tentatives d'accroître la pression sur le gouvernement syrien de la part de la société civile et des médias.

Karin Leukefeld ne voit pas d'alternative au gouvernement syrien et au président Bachar el-Assad réélu en 2014.

« Dans le contexte d'un processus politique, on pourrait persuader les gens qu'il faut élire une telle ou telle personne. Mais le pays est en proie à la guerre et il n'y a pas de débats politiques sur les réformes. C'est pourquoi je ne vois pas d'alternative à l'heure actuelle », a-t-elle expliqué.

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Elle trouve qu'il est nécessaire de tenter de mettre fin à l'escalade et d'entamer le dialogue avec le gouvernement syrien, l'UE et le gouvernement allemand devant selon elle faire le premier pas dans ce sens.

La journaliste est préoccupée par l'accroissement de la présence militaire de l'Otan et salue les efforts diplomatiques de la Turquie, de l'Iran et de la Russie qui ont abouti à l'instauration d'un cessez-le-feu.  

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