«Kim Jong-nam assassiné sous un faux drapeau»

© AP Photo / Ahn Young-joonTV screens show pictures of Kim Jong Nam, the half-brother of North Korean leader Kim Jong Un, at the Yongsan Electronic store in Seoul, South Korea, Wednesday, Feb. 15, 2017
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La mort du demi-frère du numéro un nord-coréen ne peut être qu'un assassinat politique. Or, ce crime peut profiter aussi bien à la Corée du Nord qu'à son voisin du Sud, assurent des experts dans leur commentaire à Sputnik.

L'assassinat de Kim Jong-nam à l'aéroport de Kuala Lumpur a fait ces derniers jours la Une de la presse internationale. Selon les médias, des citoyens de différents pays seraient impliqués dans ce crime: les pistes vietnamienne, indonésienne, sud-coréenne et nord-coréenne sont évoquées. Comme le confirme le politologue russe Vladimir Kolotov, il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'un crime politique. Selon lui, le demi-frère du leader nord-coréen a été assassiné sous un faux drapeau.

« L'histoire du XXe siècle montre qu'il n'est pas rare que ce genre de crime soit exécuté sous un "faux drapeau". On peut se souvenir de l'assassinat de Léon Trotski au Mexique, organisé par le NKVD (police politique soviétique, ndlr) et exécuté par l'Espagnol Ramón Mercader », a-t-il rappelé.

Selon le politologue, l'opération d'élimination de Kim Jong-nam a été planifiée et l'objectif a été réalisé par une personne mal préparée qui n'a été utilisée que pour embrouiller l'enquête.

« Il est clair qu'une femme munie d'un passeport vietnamien au nom de Doan Thi Huong n'est pas un agent des services spéciaux, encore moins vietnamiens. Les agents des services spéciaux vietnamiens sont de grands professionnels, ils l'ont prouvé lors des victoires dans des guerres contre la France, les États-Unis et la Chine. Un professionnel n'aurait jamais commis un assassinat sous les dizaines de caméras de surveillance de l'aéroport de Kuala Lumpur et il ne serait pas retourné sur les lieux du crime. La question est de savoir à qui peut bien profiter ce crime. Ce sont des affaires intercoréennes et elles peuvent faire le jeu aussi bien de la Corée du Nord que de celle du Sud. Pourtant, je garde à l'esprit qu'on a éliminé un homme qui aurait pu revendiquer d'une manière ou d'une autre le poste de chef de la Corée du Nord », estime l'expert.

Toutefois, Dmitri Mossiakov, directeur du Centre d'études de l'Asie du Sud-Est, de l'Australie et de l'Océanie auprès de l'Académie des sciences de Russie, ne partage pas son avis. Selon lui, le crime a été commandité et exécuté par la Corée du Sud.

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« Pour les autorités nord-coréennes, Kim Jong-nam ne représentait aucun danger: il s'est éloigné de la vie politique active et vivait à l'étranger. Quant à Séoul, il craint redressement de la situation en Corée du Nord et le renforcement du pouvoir de Kim Jong-un, qu'elle veut faire chuter. Pour ces raisons, les autorités sud-coréennes ont un intérêt à montrer au monde entier que le régime nord-coréen est sanglant, violent et marginal pour que personne n'ait envie de rétablir les relations avec lui », estime l'expert, avant de conclure la mort du demi-frère du président sera ainsi présentée comme une nouvelle monstruosité perpétrée par Pyongyang.

Kim Jong-Nam, 45 ans, a été attaqué lundi par deux femmes qui lui auraient jeté un poison au visage dans le hall de départ de l'aéroport international de Kuala Lumpur, en Malaisie. Il a succombé peu après, lors de son transfert à l'hôpital.

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La Corée du Nord n'a fait aucune déclaration concernant cet homicide, imputé par Séoul à des agents de Pyongyang, mais les diplomates nord-coréens se sont opposés à l'autopsie pratiquée par les enquêteurs malaisiens, a indiqué la police de ce pays d'Asie du Sud-Est.

Une suspecte détentrice d'un passeport indonésien a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle a été interrogée, de même que la première femme interpellée mercredi, âgée de 28 ans et possédant un passeport vietnamien, a précisé la police.

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