L'assassinat de Kim Jong-nam à l'aéroport de Kuala Lumpur a fait ces derniers jours la Une de la presse internationale. Selon les médias, des citoyens de différents pays seraient impliqués dans ce crime: les pistes vietnamienne, indonésienne, sud-coréenne et nord-coréenne sont évoquées. Comme le confirme le politologue russe Vladimir Kolotov, il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'un crime politique. Selon lui, le demi-frère du leader nord-coréen a été assassiné sous un faux drapeau.
« L'histoire du XXe siècle montre qu'il n'est pas rare que ce genre de crime soit exécuté sous un "faux drapeau". On peut se souvenir de l'assassinat de Léon Trotski au Mexique, organisé par le NKVD (police politique soviétique, ndlr) et exécuté par l'Espagnol Ramón Mercader », a-t-il rappelé.
Selon le politologue, l'opération d'élimination de Kim Jong-nam a été planifiée et l'objectif a été réalisé par une personne mal préparée qui n'a été utilisée que pour embrouiller l'enquête.
« Il est clair qu'une femme munie d'un passeport vietnamien au nom de Doan Thi Huong n'est pas un agent des services spéciaux, encore moins vietnamiens. Les agents des services spéciaux vietnamiens sont de grands professionnels, ils l'ont prouvé lors des victoires dans des guerres contre la France, les États-Unis et la Chine. Un professionnel n'aurait jamais commis un assassinat sous les dizaines de caméras de surveillance de l'aéroport de Kuala Lumpur et il ne serait pas retourné sur les lieux du crime. La question est de savoir à qui peut bien profiter ce crime. Ce sont des affaires intercoréennes et elles peuvent faire le jeu aussi bien de la Corée du Nord que de celle du Sud. Pourtant, je garde à l'esprit qu'on a éliminé un homme qui aurait pu revendiquer d'une manière ou d'une autre le poste de chef de la Corée du Nord », estime l'expert.
Toutefois, Dmitri Mossiakov, directeur du Centre d'études de l'Asie du Sud-Est, de l'Australie et de l'Océanie auprès de l'Académie des sciences de Russie, ne partage pas son avis. Selon lui, le crime a été commandité et exécuté par la Corée du Sud.
Kim Jong-Nam, 45 ans, a été attaqué lundi par deux femmes qui lui auraient jeté un poison au visage dans le hall de départ de l'aéroport international de Kuala Lumpur, en Malaisie. Il a succombé peu après, lors de son transfert à l'hôpital.
Une suspecte détentrice d'un passeport indonésien a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle a été interrogée, de même que la première femme interpellée mercredi, âgée de 28 ans et possédant un passeport vietnamien, a précisé la police.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join ».