Iounous-bek Evkourov, président de la république d'Ingouchie, considère que l'expérience ingouche de réinsertion des anciens combattants pourrait être utilisée en Syrie.
« Je pense qu'ils [les Syriens, ndlr] en auront aussi besoin. En tout cas l'adaptation est nécessaire aux gens qui combattent depuis deux-trois ans et qui n'ont rien vu d'autre que la guerre. Il leur faut une adaptation psychologique et sociale. C'est une pratique mondiale. En plus, il y a des gens, ou presque tout le monde là-bas, qui sont impliqués dans des affaires. Il faut les adapter aussi », a souligné le président de l'Ingouchie.
De même, M. Evkourov a insisté sur la nécessité de faire la différence entre les mercenaires étrangers qui rejoignent leur pays une fois leur mission terminée et les anciens djihadistes.
« Les mercenaires étrangers, c'est une chose, mais c'est totalement autre chose d'adapter dans le village une seule personne dont tout le monde sait qu'il a été impliqué dans des meurtres. Ce processus d'adaptation redonnera confiance dans le gouvernement. Aujourd'hui, même ceux qui sont prêts là-bas à déposer leurs armes ne croient pas qu'ils puissent être pardonnés. Tout le monde attend de voir des exemples de ses propres yeux», a insisté le président ingouche.
L'importance de cette adaptation ainsi que des véritables exemples ne sont pas négligeables pour M. Evkourov qui en donne des exemples concerts.
« Nous les montrerons aux gens: voici ce jeune homme et voilà sa femme. Cela fait déjà trois, cinq ans qu'ils mènent une vie paisible. Il ne participe plus à tout ça. Il se présente devant l'écran pour dire à tout le monde: « Regardez, j'en suis un exemple vivant ». Nous donnons même les noms et les adresses à ceux qui veulent s'y rendre et discuter ensemble », explique M. Evkourov.
Selon lui, le Caucase du Nord a beaucoup d'expérience dans ce domaine. Ainsi, il considère que cette stratégie de réinsertion est très efficace et pourrait être utile ou au moins examinée à titre d'exemple en Syrie.
La Russie mène depuis le 30 septembre 2015 une opération militaire contre les terroristes en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Le 14 mars 2016, Vladimir Poutine a ordonné le retrait des forces aériennes russes de Syrie. Selon lui, les militaires russes ont accompli leur mission et inversé la tendance dans la lutte contre le terrorisme.
Certains avions et hélicoptères russes sont toutefois restés en Syrie dans le cadre de l'opération antiterroriste, notamment sur la base aérienne de Hmeimim.
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