Ce « fédéraliste meurtri », connu pour son opposition au projet de traité de libre-échange entre l'UE et le Canada, juge par ailleurs souhaitable une sortie de l'Union de pays d'Europe de l'Est comme la Pologne, la Hongrie, la Roumanie ou la Bulgarie, sur le modèle du Brexit.
D'après M. Mertens, il y avait un énorme problème avec l'introduction de l'euro dès le début de la formation de l'Union européenne en tant que telle:
« L'euro a été construit sur l'échelle allemande, c'est-à-dire que l'euro a été introduit comme monnaie unique à partir de l'économie la plus forte en Europe, c'est-à-dire le Deutsche Mark. Et dès le début, il était clair que le projet d'unification d'un grand marché européen n'était pas la volonté des peuples en soi mais des grandes industries, surtout allemandes. »
« On savait en même temps que la Bulgarie, la Roumanie, ainsi que d'autres pays d'Europe de l'Est n'étaient pas économiquement sur le même niveau que le centre de l'Europe. D'ailleurs, il y a deux contradictions en Europe: nord-sud et est-ouest. Avec la construction de l'euro, toutes ses contradictions se sont aggravées encore davantage. C'est sous la tutelle allemande que la zone euro s'est construite. On est en train de construire, selon moi, une Europe assez autocrate, assez autoritaire. »
Les peuples européens, poursuit l'expert, ne tardent pas à réagir à ces dérives de différentes manières:
« Cette révolte peut s'exprimer par des forces nationalistes ou d'extrême-droite, par exemple en France, aux Pays-Bas, mais cette révolte peut aussi s'exprimer par des forces de gauche, comme en Espagne, en Wallonie en Belgique, mais la base est la même. La base, c'est qu'une grande partie de la population ne se reconnaît plus dans les hommes politiques actuels », a-t-il conclu.
Rappelons que dans une interview accordée à l'Écho, le président de la Région wallonne Paul Magnette, « fédéraliste meurtri » et « peut-être le premier des eurosceptiques socialistes », a prôné une négociation « dure, mais équilibrée » avec le Royaume-Uni en vue de donner un exemple évocateur à certains pays d'Europe centrale et orientale, voire au Danemark et à la Suède, deux pays potentiellement tentés de déclencher une procédure de divorce d'avec l'Union européenne afin d'endiguer dans la mesure du possible « la concurrence interne ».