Dans son livre, l'écrivain argentin Osvaldo Bayer évoque les événements tragiques de 1921 dans le sud de l'Argentine où la situation était instable. Inspirés par la Révolution russe, les ouvriers ont organisé des grèves dans différentes provinces. Osvaldo Bayer évoque également l'inquiétude croissante des oligarques locaux.
L'auteur du livre remarque que la Russie ressemblait beaucoup à l'Argentine du point de vue de la répartition des terres : en 1920, plus de 20 millions d'hectares ont été répartis en secteurs appartenant essentiellement à des étrangers. Cependant, des intermédiaires ont été largement utilisées, ce qui a aggravé la concentration de la propriété des terres. L'État étant presque absent en Patagonie, les travailleurs ont été déshérités.
Les « gauchos » et les immigrés pauvres ont été les protagonistes principaux de la rébellion en Patagonie, principalement les Chiliens et les Européens, qui survivaient « dans le sud lointain » de l'Argentine en travaillant dans des conditions semi-serviles pour les monopoles qui contrôlaient le territoire. Plusieurs de ces immigrés « avaient déjà une expérience » de ce type.
Les créoles ont également contribué à ce processus : ainsi, José Font, connu sous le pseudonyme de Facón Grande est devenu le leader des grévistes de 1921 dans la partie nord de Santa Cruz, ce qui lui valut d'être torturé par la police.
Lors de la première rébellion en 1917 dans la ville de Rio Gallegos, les ouvriers se sont battus contre « les tortures corporelles auxquelles les travailleurs mineurs étaient soumis », ce qui à l'époque était une pratique courante. Quelques années plus tard, avec l'appui des syndicats de Rio Gallegos qui « donnaient en exemple la révolution russe », ils ont exigé l'amélioration des conditions de travail et des salaires décents.
Au cours de l'hiver 1921, lorsque les troupes sont arrivées à Buenos-Aires, l'armée savait que les grévistes voulaient négocier avec des soldats. Les négociateurs et les leaders syndicaux ont été abattus sur place.
« C'était plutôt une opération de représailles, de nettoyage », souligne M. Bayer, décrivant le caractère « ignoble de cruauté insensée » de la répression de 1921 dans le dernier chapitre de son livre.
Des milliers d'ouvriers ont été enfermés à clé dans des enclos pour les animaux, dénudés et attachés avec un fil métallique à des colonnes en bois. Ensuite, en petits groupes, ils sont sortis avec des pelles ou des bidons d'essence dans leurs mains. Ils ont dû creuser des tombes puis on leur a tiré dessus tout de suite. Quand le sol était trop dur et les soldats impatients, les corps étaient brûlés avec l'essence.
L'état a assassiné 1 500 ouvriers au cours de ce massacre. Pendant des mois, les militaires et la police ont persécuté, torturé et assassiné tous ceux qui paraissaient suspects.
Même si encore actuellement le niveau de la concentration de la propriété foncière étrangère est élevé. M. Bayer croit que la lutte des ouvriers n'a pas été vaine et qualifie cette première expérience de « grande ».
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join »