Science-fiction? La Finlande terrifiée par les «petits hommes verts»

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L'État finlandais semble terrifié par les «petits hommes verts» russes qui peuvent se glisser sur son territoire, sans toutefois préciser à quelles fins. Pour empêcher l'arrivée de ces hôtes indésirables, le pays prépare une riposte...

Craignant que des « petits hommes verts » puissent pénétrer dans le pays à travers les brèches de sa législation, le ministre finlandais de la Défense Jussi Niinistö entend élaborer un bloc de règles censées éviter cette perspective, ou, plus précisément, indiquer comment les forces du pays doivent réagir en cas de soudaine apparition de ces êtres redoutables.

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En cela, comme l'indique la chaîne finlandaise Yle, le terme d'« hommes verts » se réfère essentiellement aux militaires russes engagés dans « l'annexion de la péninsule criméenne appartenant à l'Ukraine ». Ironiquement, on oublie le fait que ces « petits hommes verts » ont pu éviter le déclenchement d'une guerre sans le moindre tir à l'époque du référendum du mars 2014 au cours duquel la population a clairement affiché sa volonté de voir la Crimée rattachée à la Russie.

Or, à en juger par l'escalade du conflit ravageant l'est de l'Ukraine, résoudre la crise sans le moindre tir semble être plutôt un moyen impopulaire chez le pouvoir actuel ukrainien.

Le ministre finlandais précise lui-même ce qu'il veut dire par « petits hommes verts » :

« Je sous-entends un groupe de personnes agissant au nom d'un autre État, mais qui ne portent pourtant pas de signes nettement distinctifs de leur appartenance aux forces armées d'un autre pays », a déclaré M. Niinistö.

Selon lui, les lois finlandaises ne clarifient pas suffisamment la réaction des troupes finlandaises en cas d'apparition de soldats inconnus. Du coup, les amendements pourraient s'avérer moins inoffensifs qu'on le croit.

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Entre-temps, la Finlande, comme la Suède, a voulu recourir à l'aide des grands hommes de l'Otan, affirmant considérer la possibilité de permettre à ses militaires de se joindre aux exercices de l'Alliance. Du fait que le président du pays Sauli Niinisto s'était prononcé auparavant contre toute adhésion, ce souhait surprenant ne doit-il pas avoir pour origine un dessein particulier ?

Un autre pays, la Lituanie, s'est avérée également craindre les « petits hommes verts ». En janvier, le ministre lituanien de l'Intérieur Eimutis Misiunas a affirmé planifier de bâtir une clôture de deux mètres de haut le long de la frontière avec la région russe de Kaliningrad afin d'affronter « les menaces géopolitiques russes », y compris les « chars et d'autre équipement militaire ». Cette barrière physique permettrait de « rendre le franchissement illégal plus difficile », mais on se demande alors qui voudrait entreprendre ce franchissement.

En cela, Vilnius a apparemment décidé de suivre l'exemple d'Oslo, qui avait lancé auparavant la construction d'une barrière le long de sa frontière avec la Russie.

Le ministère se prépare sérieusement à sa mission de renforcer la législation : un groupe spécial a été créé, chargé d'évaluer la nécessité d'une révision de la loi sur la protection du territoire national. Le groupe achèvera son travail à la mi-mai.

« Actuellement, la loi sur la protection du territoire est guidée par le fait que les soldats portent un uniforme distinctif et que les moyens de transport de l'armée présentent des signes militaires particuliers. En ce qui concerne ces formations, la loi actuelle permet de recourir à certaines formes de pression », a expliqué à Yle la secrétaire gouvernementale au sein du ministère finlandais de la Défense Teija Pellikainen.

Selon elle, il s'agit de « clarifier » la loi afin que l'on puisse prendre des mesures concrètes « face à une menace militaire dont l'appartenance nationale ne peut pas être identifiée ».

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Commode ! La menace russe imaginaire, on la connaît bien, mais la menace non identifiée sous laquelle « se cachent » prétendument les forces armées russes, c'est une approche innovante.

« En Finlande, les lois sont traditionnellement précises. Surtout lorsqu'il s'agit des pouvoirs exceptionnels, la loi dit concrètement contre qui et quoi on peut utiliser la force », a expliqué la secrétaire.

Menace, vous avez dit menace ? Et si la menace, après tout, ne venait pas d'où on l'attendait ?

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