Le rassemblement, c'est pour quand? Depuis que Benoît Hamon a remporté la primaire de la gauche, le Parti socialiste affiche ses divisions. Selon France Info, Manuel Valls va monter un « mouvement progressiste ». Ce n'est pas un courant, fait savoir son entourage, mais « une plateforme, une plateforme des progressistes, ouverte à tout le monde: élus, syndicalistes, salariés, entrepreneurs… », créée sous la forme d'un site et d'une page Facebook.
« C'est leur droit le plus total. Je note aujourd'hui qu'il y a très peu de défections en faveur d'Emmanuel Macron. La majeure partie du parti, des militants, des parlementaires, le président de la République probablement, seront derrière Benoît Hamon […]. Ce n'est jamais bon qu'il y ait ce type de tribune », fait savoir, placide, Karim Bouamrane, le porte-parole du PS.
« Mais je ne pense pas qu'il y ait une hémorragie qui aille dans ce sens. Pourquoi? Parce que les signaux de rassemblement qu'enverra Benoît Hamon feront en sorte que le rassemblement soit le plus large possible, dans toutes les sensibilités du parti socialiste », relativise Karim Bouamrane.
« Le premier secrétaire a toujours été clair là-dessus, et ça ne changera pas: dès que vous êtes sous l'étiquette "En Marche!", vous perdez l'investiture socialiste », rappelle Karim Bouamrane.
On est loin de la sentence « Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique », lancée par Manuel Valls lors de la soirée du second tour. L'ex-Premier ministre aurait-il d'ailleurs été prié de revoir son programme de façon moins « clivante », s'il avait été élu?
« Il faut relativiser cette actualité qui paraît scandaleuse, étonnante, incroyable et susceptible de faire bouger les lignes, il faut la recadrer par rapport au background historique factuel. Quand Stéphane Le Foll en 2010 demande l'exclusion de Benoît Hamon, quand Rocard dit qu'il ne soutiendra pas Ségolène Royal, ce sont des exemples factuels du PS qui montrent qu'en fait, derrière les règlements de compte ou les petits meurtres en amis au sein du parti, ça ne change pas fondamentalement la donne, les rapports de forces, et les évolutions. Les élections n'en pâtissent pas, il me semble ».
Les réformateurs aboient et le frondeur passe. Parallèlement, depuis l'élection de Benoît Hamon à la primaire de la gauche, le mouvement d'Emmanuel Macron, « En Marche! », aurait enregistré plus de 3 000 adhésions supplémentaires. Selon son porte-parole, le parti enregistre entre 1 000 et 1 500 nouvelles adhésions par jour.