La proposition du président américain Donald Trump de créer des zones de sécurité en Syrie risque de faire traîner en longueur le processus de paix de Genève dont la reprise a été reportée à fin février, a déclaré à Sputnik Faruk Logoglu, ex-ambassadeur de Turquie aux États-Unis.
« Je suis préoccupé par le fait que l'initiative de Trump peut faire traîner en longueur le processus de paix de Genève, encourageant l'opposition syrienne et lui permettant de trouver des prétextes pour remettre à plus tard sa participation aux négociations (…). Ce scénario peut remettre à zéro les succès obtenus lors des discussions à Astana », a indiqué M. Logoglu.
Selon lui, l'opposition syrienne peut notamment proposer d'attendre la création du plan américain sur les zones de sécurité en Syrie pour réagir aux nouvelles actions de Washington. Rappelons que le président Donald Trump a donné 90 jours à ses experts pour élaborer ce plan.
« Il faut comprendre où seront créées ces zones de sécurité. La Turquie préconise la mise en place d'une telle zone dans la région frontalière non contrôlée par les Kurdes syriens où la Turquie mène son opération Bouclier de l'Euphrate. Mais si M. Trump entend créer une zone de sécurité occupant tout le nord de la Syrie, la Turquie fera face à des problèmes sérieux (…) compte tenu de la politique actuelle des autorités turques », a estimé M. Logoglu.
À son avis, les États-Unis devraient prendre en considération la position d'Ankara compte tenu du fait que la Turquie héberge le plus grand nombre de réfugiés syriens.
Les réfugiés « se trouvent également en Jordanie et en Irak et la position de ces pays à l'égard des zones de sécurité est aussi importante. Mais c'est la position de la Turquie qui joue le rôle clé dans ce domaine. Or nous voyons que la Turquie et les États-Unis ne mènent pas de consultations à ce sujet ».
« Il faut que Washington et Ankara examinent cette question au plus vite, tant que cette question est encore à l'étude. Sinon il sera trop tard. Fait préoccupant, M. Trump s'est déjà entretenu avec les chefs de nombreux États, mais il n'a jamais discuté avec le président turc Erdogan (…). Il est encore plus important de lancer des consultations américano-turques à un niveau politique moins élevé concernant la mise en place des zones de sécurité », a conclu l'ancien ambassadeur.
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