Pour le professeur de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke et cofondateur de l'observatoire de la radicalisation et de la violence extrême, Sami Aoun, ces zones d'ombre devraient inciter à la plus grande prudence; il est trop tôt pour affirmer que des groupes racistes et suprématistes auraient pu œuvrer en sous-main et guider l'assaillant, en cherchant remettre en question le modèle d'intégration québécois.
« Il faut attendre pour voir si ses motivations étaient racistes et exclusivistes. Il faudra du temps pour tirer tout cela au clair », a indiqué le professeur.
Au cas où cette attaque aurait été perpétrée sous l'influence de tierces personnes « qui prétendent répondre par la violence aux salafistes ou aux radicaux musulmans », poursuit M. Aoun, cela déclencherait un « véritable malaise », les instigateurs ayant démontré une puissance de nuisance considérable.
« C'est pour cela qu'il est important d'attendre la fin de l'enquête et de ne pas sauter aux conclusions », a-il souligné.
« La paix sociale est fondée sur des idéaux et des valeurs qui sont ancrées dans la mémoire collective, ce qui donne une légitimité solide au modèle québécois. D'ailleurs, quelques heures avant l'attaque, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que les portes du Canada sont ouvertes à tous les persécutés du monde. »
Rappelons que la police québécoise a réussi à déterminer l'identité de l'assaillant. Il s'agit d'Alexandre Bissonnette, 27 ans, étudiant en science politique à l'université Laval voisine de la mosquée, qui a été interpellé peu après la tuerie, une des pires attaques contre la communauté musulmane jamais perpétrée dans un pays occidental.
Il est accusé d'avoir tué par balle six fidèles dans le centre culturel islamique de Québec. La fusillade a également fait huit blessés, dont cinq étaient lundi dans un état grave.
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