Les 872 jours de siège de Leningrad ont marqué l'histoire comme l'un des événements les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale. Cette résistance et cette souffrance méritent la mémoire et le respect.
Voici 10 choses à savoir sur la vie de la ville assiégée.
1. La Division bleue.
Officiellement au siège de Leningrad participaient les troupes allemandes, finlandaises et italiennes. Mais il existait un autre groupe surnommé la Division bleue (Division Azul). Cette division était composée de "volontaires espagnols" — car officiellement l'Espagne n'avait pas déclaré la guerre à l'URSS. En réalité, cette division complice d'un grand crime contre les habitants de Leningrad comptait des militaires espagnols de carrière. A cause de la brutalité de leurs propres officiers et de leur mauvaise nutrition, les hommes de la Division bleue passaient souvent du côté de l'armée soviétique.
2. La route de la vie et la route de la mort.
Les habitants de Leningrad assiégée ont réussi à survivre à la famine durant le premier hiver grâce à la Route de la vie. En hiver 1941-1942, une communication avec le continent a été mise en place via le lac Lagoda pour acheminer en ville de la nourriture et évacuer la population. 550 000 habitants ont été évacués par la Route de la vie.
En janvier 1943, les soldats soviétiques ont percé pour la première fois le siège des occupants. Sur ce territoire a été construite une voie ferroviaire surnommée "Route de la victoire". Une portion passait très près des territoires ennemis et les trains n'arrivaient pas toujours à destination. C'est pourquoi les militaires ont finalement surnommé cette parcelle "Route de la mort".
3. Un hiver austère. Le premier hiver de Leningrad assiégée fut le plus austère. De décembre à mai, la température moyenne était de —18°C avec des pics à —31°C.
4. Les chats-héros. Les autorités de Saint-Pétersbourg ont érigé un monument au chat, qui a sauvé de la famine des habitants de la ville assiégée à deux reprises. Pendant la première année du siège, les habitants affamés ont mangé tous les animaux domestiques, dont les chats, pour ne pas mourir de faim.
L'absence de chats a provoqué une invasion de rongeurs. Après la percée du blocus en janvier 1943, l'un des premiers trains transportait quatre wagons de chats pour sauver les réserves des habitants éreintés.
5. 150 000 bombes. Pendant le siège, Leningrad a été frappée par d'innombrables attaques d'aviation et d'artillerie à raison de plusieurs par jour. Au total, 150 000 obus et plus de 107 bombes incendiaires et brisantes ont été lancés sur Leningrad pendant le siège.
6. Trois vagues d'évacuation. Pendant la guerre, les militaires soviétiques ont réussi à organiser trois vagues d'évacuation de la population de la ville assiégée. Au total, ils ont libéré du blocus 1,5 million de personnes, soit pratiquement la moitié de la ville à l'époque.
Les évacuations ont eu lieu le 29 juin 1941, entre septembre 1941 et avril 1942 et de mai à octobre 1942.
7. Ration minimale.
La faim était le principal problème de Leningrad. Le pic de famine a eu lieu entre le 20 novembre et le 25 décembre 1941. Les rations de pain pour les soldats en première ligne ont été réduites à 500 grammes par jour, jusqu'à 375 grammes pour les ouvriers des ateliers chauds, jusqu'à 250 pour les autres travailleurs et les ingénieurs et jusqu'à 125 grammes pour les autres employés, les personnes à charge et les enfants.
8. Les scientifiques arrêtés. Pendant les deux premières années de siège, entre 200 et 300 employés des universités de Leningrad et membres de leur famille ont été condamnés. En 1941-1942, le bureau du NKVD arrêtait les chercheurs pour leur "activité antisoviétique, antirévolutionnaire et traître". En 1954-1955, les condamnés ont été réhabilités et une enquête pénale a été ouverte contre les agents du NKVD.
9. La durée du siège.
Le siège a duré 872 jours — du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944.
10. Les victimes. Pendant le procès de Nuremberg, l'URSS a annoncé 630 000 morts pendant le siège de Leningrad mais ce chiffre reste contesté par certains historiens. Le nombre réel de morts pourrait atteindre 1,5 millions de personnes.
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