Selon la recherche du journaliste Paul Schreyer, la campagne est née aux États-Unis dans une école de journalisme de Floride, l'Institut Pointer. Depuis plus d'un an, l'école gère un réseau international de vérification des faits composé de journalistes travaillant pour de grands médias comme AP ou ABC.
« Le réseau de l'Institut Pointer est sponsorisé indirectement par le gouvernement américain via un think-tank, mais aussi par la fondation Bill Gates, Google, George Soros et quelques autres. Vous voyez donc qu’à la base de la campagne contre les fausses nouvelles il y a un réseau d’élites très puissantes et solides sur le plan financier et du gouvernement. Sachez bien qu'il n'y a pas que les journalistes qui se soucient de leur réputation, mais aussi des financiers très influents en arrière-plan », a déclaré le journaliste à Sputnik.
M. Schreyer a notamment appris que l’équipe allemande recevait beaucoup d’argent de supporteurs influents.
« Correctiv existe depuis 2014 et est, selon sa propre description, un centre de recherche indépendant financé par la Fondation Brost, créé par un journaliste bien connu qui a aussi fondé le groupe de médias WAZ dans l'après-guerre. Correctiv reçoit environ un million d'euros par an, selon les chiffres officiels, et il y a aussi des fonds de sponsors privés, du Centre fédéral pour l'éducation politique et de certains groupes de médias », raconte M. Schreyer.
Ainsi, le responsable du centre David Schraven a avoué que l’équipe n’avait pas encore défini d'approche clair pour vérifier le contenu des grands groupes de médias de manière indépendante et impartiale.
Curieusement, l’équipe de Correctiv étant peu nombreuse, elle ne va pas vérifier les informations diffusées par les grands médias, voire les médias mainstream, affirmant qu’ils ont eux-mêmes un très haut niveau d’autocensure. Au contraire, ils vont se concentrer sur les bloggeurs et les petits médias, ceux qui justement diffusent des informations alternatives…
« David Schraven a déclaré à plusieurs reprises qu'ils ne voulaient pas évaluer les opinions, mais plutôt vérifier les déclarations factuelles. Cela semble assez raisonnable, mais quand vous y réfléchissez, vous vous rendez compte que vous ne pouvez pas séparer les opinions et les faits. Il peut y avoir des points de convergence: "Poutine menace la sécurité de l'Europe", est-ce une opinion ou une déclaration factuelle? Est-ce que cela peut être vérifié? Quels critères devraient être utilisés pour le vérifier? », se demande le journaliste.
« Il y a une zone grise qui peut le faire tomber très rapidement dans le domaine de la censure », souligne Paul Schreyer.
Ce qui fait aussi penser à de la censure, c’est l’idée de bloquer l’accès aux publications sur Facebook qui seront appréciées par les employés Correctiv comme des « fake news », conclut le journaliste.