Les pays-membres de l'Otan sont divisés quant à une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'alliance atlantique. Résultat: aucune procédure d'adhésion n'est en cours entre Kiev et Bruxelles. De son côté, Petro Porochenko, le président ukrainien, se félicite d'un niveau de coopération qu'il qualifie de « sans précédent » avec les États-membres de l'Alliance. Un optimisme à mettre en perspective: pour Kiev, l'adhésion à l'Otan reste, d'après les mots de Porochenko, « un objectif stratégique ».
« Cela fait très longtemps qu'il y a des divisions [à ce sujet au sein de l'Otan, ndlr]. On se souvient très bien notamment que c'étaient des choses dont il était déjà question en 2004 au moment de la première révolution Orange: l'Allemagne et la France ne voulaient pas de l'Ukraine à l'intérieur de l'Otan et c'est aujourd'hui toujours le cas. Une fois de plus, on assiste au mensonge de Maïdan, puisqu'il n'a jamais été question d'intégrer l'Ukraine ni dans l'Union européenne ni dans l'Otan. »
Au moment où Donald Trump entre en fonction et qu'il annonce vouloir limiter l'engagement américain dans l'Alliance Atlantique, celle-ci ne veut pas, selon Xavier Moreau, aller s'embourber dans le conflit du Donbass:
« Il est évident qu'[à cause du Donbass], personne n'acceptera jamais l'Ukraine au sein de l'Otan. C'est exactement le sens de la démarche du premier président ukrainien, Léonid Kravtchouk, qui a dit qu'aujourd'hui il valait mieux abandonner la Crimée et le Donbass autonome de la DNR et de la LNR, parce que ça permettra à l'Ukraine de rentrer dans l'Otan.
Brouillée avec la Russie et en attente d'un rapprochement avec l'Otan et l'UE qui tarde à se manifester, l'Ukraine semble prise dans ses contradictions. Pour Xavier Moreau, elle n'est pas loin de l'éclatement:
« La première préoccupation de l'Ukraine, c'est de se sauver en tant qu'État, ce qui est loin d'être gagné. Aujourd'hui, la partition d'une Ukraine en trois parties (l'Ukraine centrale, l'Ukraine de l'Ouest et ce qu'on appelle la Nouvelle Russie, c'est-à-dire d'Odessa jusqu'à Kharkov) est quelque chose d'assez possible. Donc, le souci principal de l'Ukraine, ça doit être de sauver ce qui reste à sauver et ça ne se fera pas dans le cadre d'une alliance militaire avec qui que ce soit. »