Donald Trump est entré en fonction comme 45e président des États-Unis. Il a prononcé à cette occasion un discours d'investiture qui a été qualifié de très protectionniste. En particulier, il a choisi d'inciter certaines entreprises, notamment dans le secteur automobile, à revenir sur le territoire américain.
L'un des plus grands producteurs automobiles du monde, le Japon, semble avoir de bonnes raisons de s'inquiéter à ce sujet.
Anna Koroleva, un analyste financier de la revue russe Expert, estime dans une interview à Sputnik que les investisseurs japonais ont interprété correctement les déclarations de Donald Trump, qui accorde vraiment la priorité aux politiques commerciales protectionnistes.
« Trump a décidé de se concentrer sur la protection du marché américain. La première preuve en est le retrait des États-Unis du Traité de partenariat transpacifique (TPP). En tant qu'homme d'affaires prospère, il sait prendre des risques, et aussi peser soigneusement le pour et le contre avant de prendre des décisions importantes », fait savoir Mme Koroleva.
Au cours de la première réunion à la Maison Blanche avec les représentants des plus grandes entreprises, M. Trump a averti encore une fois qu'il avait l'intention d'introduire des droits de douane très élevés pour les entreprises américaines qui délocalisaient la production.
Cependant, il a promis que les entreprises qui voulaient déployer leurs capacités de production aux États-Unis pouvaient compter sur le soutien fiscal du gouvernement.
« Trump est un vrai homme d'affaires. Et c'est exactement ce que ses adversaires craignent. Il ne serait pas milliardaire s'il ne comprenait pas les tendances économiques. Trump prendra toutes les mesures pour faire sortir les États-Unis de la crise et pour prouver à ses adversaires qu'il occupe le poste présidentiel à la Maison Blanche pour cette raison », explique l'analyste financier.
Anna Koroleva note également que dans cette situation, les investisseurs japonais se méfient des guerres commerciales, tandis que le taux de change du yen, volatil et souvent élevé, présente pour eux un inconvénient majeur.
« Trump, imprévisible, peut fermer complètement le marché américain pour les exportations de voitures japonaises. Et pas seulement pour les produits japonais. Il peut bloquer ces filières via les directives administratives ou en utilisant les politiques monétaires », remarque Mme Koroleva.
Par conséquent, les investisseurs sont réticents à l'idée d'acheter des parts japonaises, en attendant de nouveaux signaux, car la baisse actuelle des prix a affecté beaucoup d'entreprises, raconte l'expert.
« Ce sont les entreprises exportatrices qui ont perdu le plus. La baisse est de 1,3 % à 3,5 %. En particulier, les actions ont chuté de 3,1 % chez Mitsubishi Motors, Mazda Motors a perdu 2,5 % et Nissan Motors 1,5 % », constate l'expert.
« Les investisseurs japonais et internationaux estiment que le nouveau président américain peut tenir plusieurs de ses promesses en ce qui concerne les restrictions commerciales internationales. Et les entreprises japonaises dans ce cas, bien sûr, souffriront », conclut-elle.
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