Une marche contre l’avortement réunit des milliers de participants à Paris

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Une Marche pour la vie s’est tenue à Paris. Selon les participants à la marche interrogés par Sputnik, la banalisation de l’avortement et les tentatives d’interdire la liberté d’expression de ceux qui sont contre l’IVG portent atteinte à la démocratie et aux valeurs françaises.

Des milliers de personnes ont défilé dimanche dans les rues de Paris pour manifester contre l'interruption volontaire de grossesse et appeler à régler les problèmes de la société qui poussent les femmes à avorter. Sputnik a interrogé plusieurs participants au cortège dont Philippe de Villiers et Christine Boutin.

Il faut éviter que la France renie ses valeurs en faisant la promotion de l'avortement, a déclaré à Sputnik Christine Boutin, présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate (PCD) et ex-ministre du Logement, lors de la Marche pour la vie qui s'est déroulée le 22 janvier à Paris.

« L'avortement est un drame et la suppression d'un petit homme, qu'on le veuille ou non. Et donc on ne peut pas laisser la France renier son passé, ses valeurs, sa dimension d'attachement à la personne humaine », a indiqué Mme Boutin.

​Selon elle, la France est arrivée de la dépénalisation à la promotion de l'avortement.

« La loi sur la dépénalisation (de l'avortement, ndlr.) de Mme Veil pouvait être comprise — c'était une loi d'exception. Ensuite on est arrivé à la banalisation, la banalisation a entraîné une loi sur le droit à l'avortement et maintenant on en est à la promotion de l'avortement. Savez-vous qu'une femme qui avorte est remboursée à 100 % par la Sécurité sociale ? C'est très bien, mais une femme qui fait une fausse couche n'est pas remboursée à 100 %. Est-ce que vous trouvez ça normal ? Moi, pas du tout », a noté Christine Boutin, qui mène sa campagne contre l'IVG depuis quarante ans.

Pour Didier Tauzin, général de division et homme politique, les autorités françaises doivent « défendre la vie ».

​« Une politique qui ne fait pas explicitement la défense de la vie, fait implicitement la promotion de la mort », a-t-il déclaré à Sputnik.

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), a déclaré à Sputnik qu'il était venu manifester contre la proposition de loi sur le délit d'entrave numérique à l'IVG qui sera examinée par le parlement entre les 24 et 26 janvier.

Je manifeste « pour que dans quelques jours le Sénat et l'Assemblée nationale retirent un projet qui porte atteinte à la liberté d'expression, qui est le fameux délit d'entrave (à l'IVG, ndlr). Si cette loi était votée, elle empêcherait, par exemple, qu'il y ait des marches comme celle-là. On a le droit d'avoir les opinions qu'on a, on peut être pour ou contre l'avortement, en tout cas on doit pouvoir manifester son opinion. Sinon, on n'est plus dans une démocratie, on est dans un régime totalitaire », a martelé Philippe de Villiers.

​Il a critiqué la position incohérente des hommes politiques français qui qualifient l'avortement d'inacceptable tout en œuvrant pour sa banalisation.

« C'est assez curieux de voir des politiciens qui ont la main plongée dans le bénitier, ils disent que l'avortement est un crime et à la sortie quand ils plongent la main dans une urne, ils disent que ça devient acceptable », a-t-il noté.

Dans ce contexte, il a estimé que François Fillon, candidat de la droite et du centre à la présidentielle 2017, devrait préciser sa position à ce sujet.

Après avoir écrit dans son livre-programme « Faire » que l'avortement était un « droit fondamental », François Fillon est revenu sur ses propos en déclarant en juin 2016 : « Ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c'est que c'est un droit sur lequel personne ne reviendra. Philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle, je ne peux pas approuver l'avortement». Il a repris le même argumentaire fin octobre lors d'une émission télévisée.

​Selon les médias, la Marche pour la vie 2017 a réuni environ 10 000 manifestants qui ont porté des slogans « IVG tous concernés », « Garder son bébé, c'est la vraie liberté » ou encore « IVG, dire la vérité c'est dissuader ». Les organisateurs ont rappelé que le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) ne reculait pas en France.

​Selon l'Institut national des études démographiques (INED), chaque année, quelque 200 000 Françaises choisissent de mettre un terme à leur grossesse.

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