Dans le domaine énergétique, ils ont ainsi confirmé leur désir d'avancer sur plusieurs dossiers sensibles, notamment ceux en rapport avec la dette de l'État moldave pour le gaz russe, y compris celui livré en Transnistrie (PMR), qui avait fait sécession avec la Moldavie en 1990. Pour rappel, ce pays dépend à 100 % des livraisons de gaz russe.
L'autre point important concernait l'élargissement des entreprises moldaves pouvant exporter en Russie leur production, notamment agroalimentaire. En effet et depuis les sept dernières années du pouvoir de la coalition pro-occidentale, puis de la signature de l'accord d'association avec l'UE, la Moldavie n'a cessé de perdre ses parts sur le marché russe. Un marché qui n'a jamais pu être remplacé ailleurs, au vu de ses capacités.
Les deux hommes ont également abordé la question des migrants moldaves travaillant en Russie, autre source importante de revenus pour le budget du pays. C'est un point que la presse mainstream oublie souvent de mentionner lorsqu'elle aborde le sujet, puisqu'à en croire certains médias, la grande majorité des Moldaves travailleraient dans l'UE, principalement en Italie, où ils sont effectivement environ 150 000. Mais ce sont plus d'un demi-million de Moldaves qui vivent et travaillent en Russie, sur une population totale du pays de 3,5 millions d'habitants.
Une approche qui a suscité la réaction des milieux pro-occidentaux à Chisinau, alors que Dodon se trouvait encore à Moscou. Selon leur déclaration officielle, ils ont affirmé « être prêts à tout pour bloquer toute éventuelle annulation de l'accord d'association avec l'UE et tout processus d'intégration en direction de l'Union économique eurasiatique ».
Dernier point, au moment où l'Otan cherche de nouveau à attiser les tensions aux frontières de la Russie, le président moldave n'a pas caché son intention de s'éloigner du dialogue engagé par la précédente administration avec l'organisation nord-atlantique. D'ailleurs, le choix même de Moscou comme première visite officielle à l'étranger conserve toute sa symbolique : ce fut Bruxelles qui était la priorité tout au long des années précédentes de Chisinau. Une page vraisemblablement tournée, du moins pour le moment.
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