Moscou et Pékin, peuvent-ils garantir la neutralité militaire de la Serbie?

© AFP 2024 ANDREJ ISAKOVICНови мост на Сави у Београду
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L’importance de la neutralité militaire de la Serbie croît sur fond d’entrainement progressif des pays des Balkans au sien de l’Otan. Cette neutralité peut-elle être consolidée et les principales puissances sont-elles prêtes à se porter garantes de la non-adhésion de Belgrade à des blocs militaires? Réponse dans une analyse de Sputnik Serbie.

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Depuis que l'Assemblée nationale du pays a adopté en décembre 2007 la déclaration sur la neutralité militaire de la Serbie, les débats sur son utilité ne cessent pas. Vu que la décision du parlement peut être facilement modifiée en fonction de la volonté politique, on cherche à comprendre si sa consolidation par une loi ou une clause dans la constitution est nécessaire.

Comme l'estime Zoran Ivosevic, ancien juge à la Cour suprême de Serbie, le principe de neutralité doit être inclus dans la constitution, soulignant que le parlement adoptait des déclarations qui revêtaient une grande importance, mais dont l'application n'était pas obligatoire.

« La Constitution a un caractère plus durable que la loi. Même si une loi est adoptée, en cas de changement du pouvoir, elle peut être facilement modifiée. Or, si de telles décisions sont inscrites dans la constitution, ceci aura un effet tout à fait différent », a-t-il expliqué.

Dragomir Andjelkovic, du Centre de développement de la coopération internationale, partage son avis : « La procédure de changement de la Constitution est un travail complexe qui exige une discussion sociale sérieuse. Quant à une déclaration, elle peut être facilement modifiée, la volonté des représentants politiques étant suffisante ».

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Le directeur exécutif du Centre d'alternatives stratégiques, Dusan Prorokovic, estime pour sa part qu'il suffit de réglementer le principe de neutralité militaire par des lois.

Il juge que « l'adhésion à une quelconque alliance militaire signifie automatiquement le choix du vecteur du développement des relations économiques. Pendant les années de la guerre froide, la Finlande neutre bénéficiait d'un équilibre commercial à la fois avec l'Est et l'Ouest. C'est parce qu'elle avait accès aux ressources énergétiques soviétiques et à son énorme marché qu'elle se développait plus rapidement. L'Autriche, elle aussi, a profité de sa neutralité dans le développement des relations économiques avec des pays du camp socialiste, la Hongrie et la Tchécoslovaquie ».

Les principales puissances sont-elles prêtes à reconnaître la neutralité de Belgrade ?

Dusan Prorokovic considère que si la Russie et la Chine reconnaissaient la neutralité de la Serbie ceci suffirait pour que ce statut soit reconnu au niveau international. En outre, ceci donnerait à ces deux États une raison de plus pour défendre ce statut de Belgrade à l'avenir, que ce soit par le biais de moyens diplomatiques ou autres.

Dragomir Andjelkovic cite à titre d'exemple le Turkménistan, pays qui s'est adressé à l'Onu et dont le statut a été confirmé par l'Assemblée générale.

« Ceci suppose que si sa neutralité est menacée, le Turkménistan bénéficiera du soutien de l'Onu », estime-t-il.

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