Comme l'estime Zoran Ivosevic, ancien juge à la Cour suprême de Serbie, le principe de neutralité doit être inclus dans la constitution, soulignant que le parlement adoptait des déclarations qui revêtaient une grande importance, mais dont l'application n'était pas obligatoire.
« La Constitution a un caractère plus durable que la loi. Même si une loi est adoptée, en cas de changement du pouvoir, elle peut être facilement modifiée. Or, si de telles décisions sont inscrites dans la constitution, ceci aura un effet tout à fait différent », a-t-il expliqué.
Dragomir Andjelkovic, du Centre de développement de la coopération internationale, partage son avis : « La procédure de changement de la Constitution est un travail complexe qui exige une discussion sociale sérieuse. Quant à une déclaration, elle peut être facilement modifiée, la volonté des représentants politiques étant suffisante ».
Il juge que « l'adhésion à une quelconque alliance militaire signifie automatiquement le choix du vecteur du développement des relations économiques. Pendant les années de la guerre froide, la Finlande neutre bénéficiait d'un équilibre commercial à la fois avec l'Est et l'Ouest. C'est parce qu'elle avait accès aux ressources énergétiques soviétiques et à son énorme marché qu'elle se développait plus rapidement. L'Autriche, elle aussi, a profité de sa neutralité dans le développement des relations économiques avec des pays du camp socialiste, la Hongrie et la Tchécoslovaquie ».
Les principales puissances sont-elles prêtes à reconnaître la neutralité de Belgrade ?
Dusan Prorokovic considère que si la Russie et la Chine reconnaissaient la neutralité de la Serbie ceci suffirait pour que ce statut soit reconnu au niveau international. En outre, ceci donnerait à ces deux États une raison de plus pour défendre ce statut de Belgrade à l'avenir, que ce soit par le biais de moyens diplomatiques ou autres.
Dragomir Andjelkovic cite à titre d'exemple le Turkménistan, pays qui s'est adressé à l'Onu et dont le statut a été confirmé par l'Assemblée générale.
« Ceci suppose que si sa neutralité est menacée, le Turkménistan bénéficiera du soutien de l'Onu », estime-t-il.
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