Téhéran a vendu environs 13 millions de barils de pétrole des quelques 30 millions de barils stockés dans ses stations pétrolières au cours des trois derniers mois, a déclaré le politologue Vladimir Sajine dans une interview accordée à Sputnik.
« L'Iran s'avère être le troisième producteur de pétrole de l'Opep. Fin novembre 2016, l'Organisation a pris la décision historique de diminuer les volumes d'extraction du pétrole de 1,2 million de barils par jour à l'exception de l'Iran, qui prônait le maintien de son quota sur fond de levée des sanctions, limitant la production pétrolière dans le pays », a rappelé l'orientaliste russe.
Selon l'expert, depuis le début de la levée des sanctions financières et économiques le 16 janvier 2016, introduites en réponse à son programme militaire qui allait à l'encontre du régime de non-prolifération des armes nucléaires, l'Iran est en train de regagner sa place sur l'échiquier pétrolier mondial.
En 2016, les revenus nationaux des exportations de pétrole ont augmenté de 90 % par rapport à 2015. Aujourd'hui, la production atteint entre 3,7 à 3,9 millions de barils par jour, tandis que les exportations ont égalé le niveau d'avant les sanctions à 2,5 millions de barils par jour. Au total, ces volumes apporteraient à Téhéran quelques 21 milliards de dollars (environ 19,7 mds EUR).
Les accords sur la limitation de l'extraction pétrolière ont fait passe le prix du baril de 40 à 58 dollars (de 37 à plus de 54 EUR). Cependant, l'activation du marché iranien, d'après les experts, freine la progression du prix du baril. Ainsi, le 11 janvier 2017, le prix a chuté à 53,77 dollars le baril (autour de 50,5 EUR).
Le prix autour de 50 dollars le baril (environ 47 EUR) se montre équitable pour activer le marché américain d'extraction d'huile de schiste, ce qui a également fait chuter le prix du pétrole avant que les technologies dernier cri ne permettent de diminuer les frais d'exploitation sur le marché de l'huile de schiste. Ainsi, depuis 2012, le prix de l'huile de schiste a été divisé par cinq, passant de 100 à 20 dollars le baril (de 94 à 18,8 EUR).
Selon le directeur adjoint responsable des affaires étrangères de la Société nationale iranienne du pétrole (NIOC), Seyed Mohsen Ghomsari, le maintien du prix du baril à 40-50 dollars (37 à 47 EUR) est intéressant pour l'économie nationale. Les frais d'exploitation chez NIOC est moins de 10 dollars (9,4 EUR), tandis que selon les estimations des experts indépendants, les frais ne dépassent pas 5 dollars (4,7 EUR).
La seule tactique de l'Iran dans ce contexte consiste à augmenter la production et les exportations sans attendre la hausse des prix du baril, ce qui fait la bonheur d'un nombre important de nouveaux clients, bien évidemment.
Néanmoins, la question du respect par toutes les parties concernées des accords court-terme avec l'Opep est toujours d'actualité et incite à la vigilance.
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