La Russie, qui a plutôt la réputation d'une grande puissance nucléaire et pétrolière, pourrait bientôt faire son entrée dans le cercle des grands producteurs d'énergie renouvelable grâce à une nouvelle génératrice solaire et éolienne, ont annoncé à Sputnik ses créateurs, Valeri Perevalov et Léonide Primak.
Les deux chercheurs ont réussi à créer une installation efficace, baptisée P2-Rotor, qui exploite à la fois l'énergie du soleil et du vent sans que les particules accélérées par les éoliennes endommagent les panneaux solaires. L'Institut de génie énergétique de Moscou (Moscow Power Engineering Institute, MPEI) les a aidés à créer un schéma de montage permettant de considérablement réduire les pertes d'énergie.
« Même le prototype a un rendement global d'au moins 40 % tout en restant silencieux. Si on calcule le coût de production d'énergie par ce système sur dix ans, on obtient un chiffre de 2,5 à 3 fois inférieur aux prix d'électricité fixés par la plupart des fournisseurs en Russie », a indiqué Valeri Perevalov, doyen de l'Université polytechnique de Moscou (Mospolytech).
Selon lui, le rendement de P2-Rotor doit atteindre 55-60 %.
La Russie dispose d'énormes réserves de charbon et de gaz bon marché et les conditions climatiques y sont peu adaptées à l'utilisation de l'énergie renouvelable.
« La vitesse moyenne du vent et le taux d'ensoleillement en Russie sont largement inférieurs à ceux enregistrés dans les pays grands producteurs d'énergies vertes, notamment au Danemark », selon M. Perevalov.
D'autre part, la plupart des régions russes sont exposées à de fortes rafales de vent capables d'arracher les arbres, de détruire les maisons non protégées, mais aussi d'endommager les éoliennes.
Les projets étrangers de production d'énergie renouvelable ne sont pas applicables en Russie. Les chercheurs russes ont essayé d'inventer une génératrice verte plus efficace que ses concurrents à charbon et à gaz et tenant compte des particularités du climat russe.
« Nous avons rendu notre installation très solide. Elle peut résister à des vents de 40 m/sec (140 km/h) et à des rafales de 80 m/sec (288 km/h). Nous l'avons en outre jetée contre des surfaces dures depuis des altitudes différentes, et les panneaux solaires sont restés intacts », a précisé M. Perevalov.
Les nouvelles génératrices P2-Rotor subiront prochainement des tests dans la région russe de Kaliningrad, enclavée entre la Lituanie et la Pologne, où leur production sera lancée d'ici la fin 2017.
Le projet, qui réunit également l'Institut central d'aérohydrodynamique Joukovski (TsAGI) de Moscou et un producteur de panneaux solaires de Zelenograd (région de Moscou), a déjà des clients potentiels. Le ministère russe des Situations d'urgence a envoyé une requête sur la possibilité de livraison de 500 installations. Le centre de recherche et développement Skolkovo (aussi connu sous le nom de « Silicon Valley » russe) et le Fonds de capital-risque de Russie (RVK), ainsi que d'autres sociétés publiques et privées russes mais aussi étrangères ont manifesté leur intérêt pour le projet.
« Nous avons reçu une offre de coopération d'une société sud-coréenne et une lettre d'un institut des énergies renouvelables belge. La Chine a aussi envoyé une requête portant sur plusieurs milliers d'installations », a noté M. Perevalov.
Les auteurs du projet misent sur la niche des petits générateurs de 5 à 15 kW.
« En Russie, ce marché est estimé entre 5,8 et 8,4 millions de dollars par an. Quand nous aurons achevé les préparatifs et lancé la production en série, nous comptons également lancer des exportations », a conclu M. Perevalov.
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