Pour quoi faire, et à qui cela profite?— s'interroge l'expert. La CIA, le Pentagone, l'Otan ne peuvent pas accepter les échecs qu'ils subissent sur tous les fronts — militaires mais aussi politiques et diplomatiques — à savoir en Ukraine, en Syrie, en Turquie.
Ces échecs sont perçus comme une catastrophe par la coalition occidentale pour plusieurs raisons. Toute d'abord, on a compris que le retour de la paix était possible sans l'Occident. La Turquie, elle-même pays membre de l'Otan, est à la recherche de nouveaux alliés. Le monde arabe comprend que la domination américaine s'érode à vue d'œil. Les sunnites et les chiites s'unissent pour former un front commun.
L'Europe connaît une montée d'angoisse à la veille des élections en France et en Allemagne, et peut-être aussi en Italie. L'Europe sous perfusion des banques américaines s'enfonce peu à peu dans une hystérie antirusse et islamophobe. Pour l'instant, les hackers russes servent d'épouvantail, mais par la suite, ce sera au tour d'actes terroristes encore plus violents d'être employés pour intimider les populations civiles.
Le jeu devient de plus en plus transparent, et on voit désormais que ce sont les mêmes joueurs qui opèrent, même s'ils ne sont pas forcément sous le même pavillon.