Jean-François Kahn: «Il faut qu'une commission enquête sur la situation à Alep-Est»

© REUTERS / Molhem BarakatA general view of damage in the Umayyad mosque of Old Aleppo
A general view of damage in the Umayyad mosque of Old Aleppo - Sputnik Afrique
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Jean-François Kahn, journaliste et fondateur de Marianne, a récemment évoqué le parti pris sur la situation à Alep-Est par les médias mainstream: pourquoi choisissent-ils le côté des soi-disant «rebelles»? Sputnik France est parvenu à l'interroger à ce sujet.

L'ancien directeur de Marianne, le très médiatique Jean-François Kahn, a publié le 3 janvier dans l'hebdomadaire une tribune titrée « Syrie, une victime de plus : la crédibilité médiatique ». Sans remettre en cause la bonne foi des journalistes, il interroge l'inclination naturelle des journalistes à pencher en faveur des « rebelles » face au pouvoir en place, quel qu'il soit.

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Des députés français à Alep pour voir la situation de leurs propres yeux
Depuis toujours, Jean-François Kahn revendique le droit de poser des questions. Face au chœur des journalistes français qui ont pris fait et cause pour la rébellion dite « modérée » à Alep, le fondateur de Marianne se demande si les journalistes ont fait « l'effort intellectuel de se demander : mais qui sont ces rebelles ? Sont-ils meilleurs ? Est-ce qu'ils ne sont pas encore pires, comme en Algérie ou en Afghanistan ? ».

Convaincu de « l'islamisation de la rébellion depuis fin 2013, sous l'emprise de l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie », le journaliste souligne que l' « opposant humaniste, social-démocrate, socialiste ou libéral n'est pas un type qui va naturellement prendre les armes et rejoindre le maquis ».

Si M. Kahn se dit convaincu de la bonne foi de ses confères, il leur reproche une vision manichéenne qui veut que « contre les méchants, il ne peut y avoir d'autres méchants ». Confronté au témoignage d'une habitante d'Alep-Est recueilli par Sputnik, il a gardé la tête froide :

« Je pourrais me précipiter et dire : vous voyez, c'est la preuve que j'avais raison de dire qu'il n'y avait quasiment plus de rebelles modérés, mais j'essaye de rester honnête et de me dire, c'est un témoignage, un témoignage ne constitue pas une preuve absolue ».

Une réserve rare en France et qui honore ce journaliste « à l'ancienne ».

Ainsi, Jean-François Khan exige une commission journalistique internationale à Alep afin d'apprendre finalement et faire savoir au reste du monde ce qui s'est passé et se passe dans les quartiers est de la ville.

« Outre la couverture personnelle de chaque journaliste travaillant en Syrie, il faut mettre en place une commission journalistique internationale qui aille à Alep-Est, qui enquête et qui nous dise finalement ce qu'il s'est vraiment passé sur ce sol-là », résume-t-il.

Une exigence qui a peu de chance d'aboutir tant la presse rechigne à revenir sur ses jugements.

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