En réaction à l'attentat de Berlin, le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière a déclaré que la législation devait être modifiée. « Il est indispensable de renforcer la surveillance vidéo et d'avoir recours à la technologie de reconnaissance faciale », a-t-il fait remarquer, soulignant qu'à l'heure actuelle les agents de sécurité avaient un accès limité aux informations permettant de prévenir les attentats terroristes.
Toutefois, les membres de Die Linke s'opposent à l'initiative, jugeant qu'elle offre à l'État trop de droits de s'ingérer dans la vie privée des Allemands. Ils assurent que le parti au pouvoir profite de la tragédie qui a frappé Berlin lundi dernier pour faire adopter une loi impopulaire.
« C'est depuis longtemps que Thomas de Maizière souhaitait renforcer le contrôle. Or, la question n'est pas celle de la prévention des attaques terroristes, mais celle de la violation directe des droits de l'homme. Non seulement les personnes ordinaires seront surveillées, mais aussi des personnalités politiques », a expliqué à RT Julius Zukowski qui préside l'union de la jeunesse de Die Linke.
Pendant ce temps, le hashtag #keinpolizeistaat (non à l'état policier) gagne en popularité sur Facebook.
« Il est fort probable que cette loi soit adoptée d'urgence lors d'une session extraordinaire réunie à la hâte. Il est indispensable d'expliquer aux gens que (la loi, ndlr) ne vise pas la protection des gens, mais a pour but de renforcer les positions du CDU/CSU. En raison de l'attentat, nous ne pouvons pas réunir des meetings, mais l'année prochaine nous envisageons d'organiser des actions dans la rue », a expliqué à RT Marcus Visser, administrateur d'une page d'opposition sur Facebook.
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À la suite de l'attentat, Klaus Bouillon, président de la conférence des ministres de l'Intérieur, a proposé de faciliter la procédure de mise sur écoute et d'accès au contenu des courriels et messageries électroniques et de renforcer le contrôle des migrants à partir de 2017. À titre d'exemple à suivre, il a cité les États-Unis.
Toutefois, comme l'explique Manuel Ochsenreiter, directeur du Centre allemand de recherches eurasiatiques, l'idée d'imiter l'expérience américaine appliquée suite aux attentats du 11 septembre n'est pas correcte.
« Il est possible de prévenir d'une manière efficace ce genre d'attaques. Il est évident qu'avant tout il est indispensable de mettre en place l'enregistrement des migrants pour ne pas perdre le contrôle sur ceux qui se trouvent dans le pays. En même temps ceci permettra d'éviter tout renforcement du contrôle sur les citoyens du pays », a-t-il expliqué à RT.
Le suspect principal de l'attentat de Berlin, le ressortissant tunisien Anis Amri, a été abattu dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un échange de tirs à Milan, en Italie.
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