« Étant devenue partie du mécanisme trilatéral, la Turquie s'est chargée de ne pas négocier avec d'autres pays, outre la Russie et l'Iran, à propos du règlement syrien et des initiatives en conséquence. Ainsi, ayant accepté le mécanisme, la Turquie a annoncé s'abstenir de coopérer sur l'avenir de la Syrie avec l'UE, les États-Unis et l'Otan », a souligné M. Özpek.
Ankara, qui avait besoin d'un acteur fort dans le règlement de la crise syrienne, a coopéré pendant longtemps avec Washington, mais n'a jamais pu parvenir aux progrès souhaités. On dirait que, dès le début, la Turquie a laissé mener une politique syrienne aux autres au lieu de l'élaborer elle-même, explique l'expert.
« Au lieu de suivre sa propre stratégie, elle a commencé à mener, de son plein gré, une politique de puissance plus forte et non régionale. Cette politique était moins chère pour la Turquie et avait, comme elle le croyait à l'époque, toutes les chances de réussir. Pourtant, on voit qu'à la fin des fins, la Turquie n'a pas réussi à obtenir ce qu'elle souhaitait de cette alliance », pointe le politologue.
Mais comment l'accord signé à Moscou influencera la situation en Syrie en générale ? Selon M. Özpek, la lutte anti-Daech a déjà dépassé les limites de la question syrienne, devenant ainsi un dossier international. Dans un futur proche, elle doit s'accélérer encore, alors que l'époque de la guerre civile en Syrie touche à sa fin.
« Je ne crois pas que les affrontements entre l'opposition armée et le gouvernement central syrien s'accélèreront. Il reste alors deux lignes que le conflit pourrait suivre. Premièrement, c'est le conflit du gouvernement central avec Daech. Deuxièmement, c'est le conflit avec les Kurdes », explique-t-il.
En cela, M. Özpek ne croit pas possible l'accélération du conflit avec les Kurdes car leurs représentants ont à maintes reprises déclaré être prêts à s'asseoir à la table de négociations.
« Comme je l'imagine, dans le futur, le territoire syrien sera sous le contrôle absolu de Bachar el-Assad, le pouvoir sera réparti avec les Kurdes, et ils vont appliquer des efforts conjoints, y compris en coopération avec la coalition internationale, pour mener des opérations contre Daech. Globalement, on peut dire que la période de la guerre civile, au moins dans sa phase exacerbée, touche à sa fin », conclut M. Özpek.
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