La République islamique d'Iran a confirmé la commande de 100 avions civils de fabrication Airbus pour près de 19 milliards d'euros, confirmant son statut de « pays intéressant pour toute activité économique italienne, française ou allemande », a déclaré Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et auteur du livre Géopolitique de l'Iran, dans une interview accordée à Sputnik.
« D'un point de vue économique, les choses sont claires, l'Iran est un marché potentiel important après 35 ans de mise à l'écart et donc en matière d'automobile, d'aviation, de transport, de chimie dans tous les domaines », a indiqué l'expert.
Selon l'interlocuteur de Sputnik, « politiquement, les choses sont plus compliquées, l'Iran reste le pays qui a longtemps été un État voyou, un État ennemi de la France ». Aujourd'hui, la situation internationale a beaucoup changé, car ce sont les « monarchies pétrolières », anciens amis de la France, qui « jouent un rôle important dans le terrorisme international ».
Alors, malgré certaines difficultés, le partenariat avec l'Iran revit une « phase de recomposition politique et de réévaluation » sur fond de forte concurrence avec la Chine, « qui, pendant les années de fermeture, a été un des partenaires économiques de l'Iran ».
Pour Téhéran, c'est bien Moscou qui s'avère un partenaire économique et politique « de plus en plus présent » en matière de pétrole ou de gaz notamment.
Malgré les accords avec les sociétés européennes, sur fond de sanctions américaines, Washington a toujours cette « possibilité d'interdire une entreprise française, allemande ou italienne d'aller travailler en Iran, en menaçant de sanctions sur le marché international », a déploré Bernard Hourcade.
De plus, « les sanctions résiduelles restent toujours très importantes, c'est une menace très grave au moment où Trump a signalé aux États-Unis qu'il allait déchirer l'accord sur le nucléaire », a souligné l'expert du CNRS.
Par contre, l'image de l'Iran sur l'échiquier politique international est également embellie par sa lutte antiterroriste en Syrie, et « avec les Airbus, on constate que l'Iran existe aussi économiquement ».
Auparavant, la République islamique d'Iran avait acheté 80 avions civils de la marque américaine Boeing, rivale directe de la société européenne Airbus.
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