Berlin, l'Allemagne, l'Europe sont sous le choc suite à l'attentat qui a coûté la vie à 12 personnes et en a blessé 48 autres hier soir. Un drame survenu lorsqu'un camion a délibérément foncé dans la foule qui se pressait au marché de Noël, en plein centre-ville de la capitale allemande. Qualifié dans un premier temps de « probable attaque terroriste » par la police allemande, l'attentat a fait réagir les autorités françaises. Peu après l'attaque, le ministère de l'Intérieur publiait un communiqué annonçant le renforcement des mesures de sécurité sur les marchés de Noël.
Il faut dire que le dispositif de sécurité en France est depuis presque deux ans maintenu à son maximum, en témoigne l'ajout fin novembre d'un nouveau niveau d'alerte au plan Vigipirate. L'armée est dans la rue. Un rythme éreintant pour les membres des forces de l'ordre, comme le souligne Anthony Caillé, Secrétaire général de la CGT Police de Paris, pour qui ces renforcements successifs ne font pas tout:
« La police nationale et le tout sécuritaire ne pallieront pas les prises de position d'un gouvernement au travers de missions à l'étranger, telles que la Syrie ou l'Irak. Aujourd'hui, on arrive aux limites de ce qui peut être fait sur les grandes villes de France. »
Anthony Caillé souligne également que les efforts humains et matériels doivent aller de pair avec ceux portés sur le renseignement. Des efforts qui demeurent bien moins visibles du grand public.
Des attaques à la voiture bélier contre lesquelles Roland Riès, maire de Strasbourg, s'est prémuni. Déclarant garder à l'esprit que l'attentat de Berlin « aurait pu être à Strasbourg », il présentait au micro de France Bleu l'amélioration des mesures de sécurité de l'emblématique marché de Noël de la ville: « On a créé une sorte de bulle dans la Grande île, avec des plots rétractables pour empêcher les voitures de rentrer, on a construit des fosses autour des voies de tram. Certains nous ont reproché ces mesures excessives, on voit bien qu'elles étaient nécessaires ». Si l'édile se dit « pas complètement rassuré » étant donné le symbole que représentent les marchés de Noël, il n'entend pas pour autant céder à la peur.
Le marché de Noël de #Strasbourg sera maintenu jusqu'au 24 décembre 18h, comme prévu. Nous ne devons pas céder au chantage du terrorisme.
— Roland Ries (@Roland_Ries) 20 декабря 2016 г.
Mais si la sécurité est maximale à Strasbourg, qu'en est-il des autres marchés de Noël, notamment dans la capitale? Rappelons que celui de Paris, installé sur l'avenue des Champs-Élysées depuis le 11 novembre, était l'une des cibles potentielles du réseau terroriste démantelé fin novembre à Strasbourg et Marseille, après une série d'interpellations menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). À Paris, les organisateurs ont annoncé avoir pris des mesures pour éviter toute intrusion de véhicule sur le marché, afin de tenir compte du drame de Nice, qui présente plus que des similitudes avec l'attentat de Berlin.
Pourtant, si des plots béton armé sont bien présents, ils ne sont pas si nombreux. De même, les arbres qui bordent l'avenue sont assez espacés. Seule séparation entre les chalands et la circulation, des barrières de sécurité. Pour Anthony Caillé les moyens de sécurité peuvent toujours être accrus, restent à savoir jusqu'où sont prêts à aller les responsables politiques locaux:
Des choix face aux risques terroristes que les municipalités n'appréhendent pas toute de la même manière, comme le souligne Anthony Caillé:
« On le voit bien, il y a des villes qui ne réagissent pas du tout de la même façon, des municipalités qui n'ont absolument pas la même réaction face à ce genre d'actes barbares. »
La sécurité des marchés de Noël, après l'attentat de Berlin, une problématique sur laquelle l'une de nos équipes est justement allée interroger badauds et commerçants sur les Champs Elysées
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