Il est fort improbable que le vote d'aujourd'hui modifie l'issue du scrutin du 8 novembre, au cours duquel ont été choisis les grands électeurs: 306 acquis à Donald Trump, alors qu'il suffit de 270 pour l'emporter. Sa rivale démocrate Hillary Clinton, qui a remporté le vote populaire avec environ 2,6 millions de voix d'avance, n'a obtenu que 232 grands électeurs.
Quid des « électeurs infidèles » ?
Il est rarissime que les grands électeurs ne suivent pas les résultats des urnes. Dans les quelques cas constatés au cours de l'histoire, cela n'a pas suffi à modifier le nom du futur occupant du Bureau ovale.
Une partie du clan démocrate, qui voit dans une présidence Trump un « danger pour la démocratie américaine », s'accroche pourtant à l'espoir que plusieurs dizaines de républicains se ravisent à la dernière minute. Dans ce cas de figure, il appartiendrait à la Chambre des représentants de désigner le successeur de Barack Obama.
Mais l'entreprise a peu de chances d'aboutir: rien n'indique que 37 « électeurs infidèles » du Grand Old Party décident d'abandonner Donald Trump. À ce jour, seul un d'entre eux, Christopher Suprun, dans le Texas, a publiquement annoncé qu'il suivrait cet appel à la révolte.
Interrogé vendredi lors de son ultime conférence de presse de l'année avant de s'envoler pour Hawaï, Barack Obama a estimé que ce système était « un vestige du passé, un héritage d'une vision ancienne du fonctionnement de notre gouvernement fédéral » et qu'il pouvait être défavorable aux démocrates.
Pour autant, le président sortant a exhorté son camp à tirer les leçons de son échec et à travailler sur une stratégie d'avenir plutôt que de se lamenter sur les résultats du scrutin ou chercher à les remettre en cause.
Pour David Pozen, professeur de droit à la Columbia Law School, braquer les feux sur cette procédure originale a au moins une vertu : mettre en lumière un impérieux besoin de changement.
« Le regain d'intérêt du public pour le collège électoral souligne la nécessité de se débarrasser de cette institution dépassée et fondamentalement antidémocratique », a-t-il écrit dans une tribune publiée dans le New York Times.
Si le vote a lieu lundi, les États ont jusqu'au 28 décembre pour transmettre leurs « Certificat de vote » au Congrès et aux Archives nationales, qui les mettront en ligne en temps réel.
L'annonce du nom du président élu, rappelle l'AFP, sera faite par le Congrès le 6 janvier à l'issue du décompte officiel des votes.
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